Au septième jour de grève, seules quelques commerçantes sont revenues au marché pour vendre des denrées alimentaires et divers produits, mais les boutiques, banques et autres commerces sont restés fermés. Quelques voitures circulaient dans les rues de Conakry désertées par les véhicules de transport public.
Si les soldats ont disparu du centre ville, ils continuent en revanche à patrouiller dans les quartiers périphériques, notamment à Matoto et Bambeto où les émeutes ont éclaté lundi et mardi.
Certains témoins disent avoir vu treize corps de victimes des affrontements entre les soldats et les élèves manifestants.
Le secrétaire général des Nations unies, Kofi Annan s’est dit très préoccupé par les informations faisant état de la mort d’une dizaine d’élèves pendant les manifestations. Et dans un communiqué publié mardi à New York, M. Annan a appelé les autorités guinéennes à faire preuve de retenue.
Les manifestations des élèves ont commencé lundi après que quelque 12 000 membres du syndicat des enseignants aient rejoint le mouvement de grève générale, empêchant ainsi les élèves de passer leurs examens de fin d’année. En réaction à cette décision des enseignants, le gouvernement a décidé d’annuler définitivement les examens.
M. Annan a également appelé toutes les composantes de la société guinéenne à engager un dialogue constructif pour mettre fin à la crise.
Les négociations ont repris entre le gouvernement du Président Lansana Conté et leaders de l’intersyndicale CNTG (Confédération des travailleurs guinéens) - USTG (Union syndicale des travailleurs guinéens) qui exigent entre autres la réduction des prix du riz et du carburant.
Le gouvernement pour sa part a accusé les partis de l’opposition de manipuler les jeunes manifestants et a mis en garde les leaders politiques contre toute tentative de déstabilisation.
Pour l’opposant Mamadou Ba, il ne s’agit pas d’infiltrer les élèves, parce qu’en réalité, les partis politiques sont déjà impliqués dans le mouvement qui manifeste contre le gouvernement.
« Nous faisons partie de ce mouvement de protestation ; nous travaillons avec les syndicats », a-t-il déclaré.
M. Ba a rappelé par ailleurs l’importance de la table ronde organisée en mars par une coalition de 5 partis politiques, des membres de la société civile et des organisations religieuses. Cette réunion a permis de passer en revue les problèmes de la Guinée et de trouver les voies et moyens pour y remédier. Elle a été l’amorce d’une action collective visant à exercer une pression sur le gouvernement.
Au pouvoir depuis 1984, le Président Conté est actuellement très malade. Et selon les observateurs internationaux, les élections présidentielles et législatives organisées en Guinée au cours des dernières années n’étaient ni transparentes, ni justes.
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