Dans le Sud sous contrôle des forces de sécurité et des milices pro-gouvernementales, comme dans le Nord, occupé par la rébellion, ces groupes armés continuent de s’en prendre aux populations civiles et de leur extorquer de l’argent aux barrages routiers, selon HRW.
Le climat de quasi-impunité « accroît le risque de violence en cette période pré-électorale et menace le capacité des individus à exercer leurs droits politiques », a déclaré Peter Takirambudde, directeur exécutif de la division Afrique à HRW.
« La communauté internationale doit mettre en place une stratégie concrète afin de combattre l’impunité omniprésente qui risque de provoquer des vagues de violence avant la tenue des élections en Côte d’Ivoire », a-t-il souligné.
Depuis l’échec de la tentative de coup d’Etat de septembre 2002, la Côte d’Ivoire est divisée entre un nord sous contrôle des rebelles et un sud aux mains des forces gouvernementales.
Les élections présidentielles prévues l’année dernière ont été reportées en raison du refus des rebelles et des milices gouvernementales de désarmer, mais conformément au plan de paix de l’ONU, les élections devraient avoir lieu au mois d’octobre prochain.
Selon le groupe de défense des droits de l’homme, les ressortissants des Etats voisins et les Ivoiriens du nord du pays, à majorité musulmane, sont systématiquement soumis à des abus lors de contrôle d’identité dans le sud. Dans le nord, les rebelles extorquent régulièrement de l’argent aux civils, les volent et les détiennent de façon arbitraire.
Les violations des droits de l’homme se sont accentuées pendant les crises politiques, comme en témoigne l’arrestation de plusieurs ressortissants étrangers après la mystérieuse attaque d’un camp militaire à Abidjan, en janvier dernier, a indiqué le rapport.
« Malgré tous les débats sur l’unité nationale à la radio, à la télévision et dans la rue, il ne fait aucun doute que la Côte d'Ivoire aborde la période pré-électorale en étant très divisée », a déploré le rapport.
En janvier dernier, le Conseil de sécurité des Nations unies a voté des sanctions - interdiction de voyager et gel des avoirs - à l’encontre de trois responsables ivoiriens accusés d’incitation à la violence ou d’entrave au processus de paix.
HRW recommande que le Conseil de sécurité autorise une application plus large des sanctions contre les personnes responsables de graves violations des droits de l’homme.
L'organisation de défense des droits de l'homme recommande également à la Cour pénale internationale (CPI) d'ouvrir une enquête sur les crimes commis par les rebelles et les forces gouvernementales afin d'«envoyer un signal clair, indiquant que l’ère de l’impunité en Côte d’Ivoire est révolue et que le auteurs d’actes de violence seront poursuivis. »
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