La tournée de M. Sarkozy en Afrique de l’ouest intervenait à un moment où l’Assemblée nationale française adoptait la nouvelle loi sur l’immigration choisie.
De nombreux manifestants, des étudiants pour la plupart, et quelques membres de la société civile se sont heurtés à un cordon des forces de sécurité près du ministère de l’Intérieur et de la présidence de la République où M. Sarkozy tenait une réunion. Par ailleurs, les députés béninois ont boycotté le déjeuner qui était prévu avec le ministre français de l’Intérieur.
Sur les banderoles et les pancartes de fortune brandies par les manifestants on pouvait lire : « Dehors raciste » et « Sarko pas ici ».
Au Mali où il s’était rendu auparavant, M. Sarkozy a réfuté les connotations racistes de son projet de loi sur l’immigration et indiqué qu’il comprend ces Africains qui considèrent l’immigration comme la seule solution à leurs problèmes.
Pour certains manifestants béninois, la nouvelle loi française qui privilégie l’immigration d’Africains diplômés au détriment des moins qualifiées, poussera encore plus de personnes à risquer leur vie pour aller en Europe.
« C’est encourager l’immigration clandestine », a lancé Laure Louvain, une française venue participer à la manifestation.
Des milliers d’Africains s’entassent dans des pirogues et bravent les mers dans l’espoir d’une vie meilleure en Europe. Mais la plupart des candidats à l’immigration périssent en mer pendant la traversée, alors que d’autres se font arrêter et expulser par les services d’immigration des pays européens ; très peu de ces candidats parviennent à démarrer une nouvelle vie en Europe.
Cette semaine, le gouvernement espagnol a annoncé que le nombre d’immigrants africains clandestins arrivés au cours des derniers mois sur les côtes des îles des Canaries, au large de l’Afrique de l’ouest, a considérablement augmenté.
Dans une lettre ouverte parue dans le quotidien Nokoué et adressée à M. Sarkozy, le professeur Albert Tévoèdjré indiquait que les Africains des pays d’Afrique francophone avaient de bonne raison de s’installer en France, l’ancienne puissance coloniale.
« Notre histoire mêlée à la vôtre fait de nous des ‘ayants droit à la France’. Nous avons le droit à la France autant, sinon davantage, que certains ressortissants européens qui s’installent sans nulle barrière… [en France] », a déclaré M. Tévoèdjré, qui accuse la France d’avoir une « mémoire sélective ».
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