1. Accueil
  2. West Africa
  3. Nigeria

Signature d'un accord de paix entre le gouvernement de Khartoum et une faction du SLM/A

Cédant à la pression internationale, la faction majoritaire d’un des trois groupes rebelles a accepté, sous certaines réserves, de signer un accord de paix avec le Soudan.

Après une longue séance de négociations, Minni Minnawi, leader du Mouvement/Armée de libération du Soudan (SLM/A) a déclaré vendredi matin : « Nous signons cet accord même si nous avons quelques réserves ».

Le gouvernement soudanais pour sa part a également indiqué qu’il allait signer la dernière mouture du texte de l’accord de paix soumis par les médiateurs de l’Union africaine (UA) aux différents protagonistes de la crise du Darfour.
« Nous signons ce document, malgré quelques réserves, mais au final tout le monde est gagnant », a fait remarquer Majzoud Al-Khalifa, le chef de la délégation soudanaise.

Mais deux autres groupes rebelles impliqués dans le conflit qui secoue la région ouest du Soudan ont quitté la table des négociations, malgré les modifications apportées au texte d’origine pendant ce round de pourparlers démarré il y deux semaines à Abuja, la capitale fédérale du Nigeria.

Vendredi dernier, les médiateurs africains, européens et américains ont poursuivi leurs efforts pour tenter de réunir toutes les factions rebelles, avant d’engager des pourparlers avec Abdul Wahid Mohamed el-Nur, le rival de Minni Minnawi au sein du SLM/A.

Et à New York, le Secrétaire général des Nations unies Kofi Annan a affirmé qu’il était important de faire pression sur toutes les parties pour qu’elles saisissent l’opportunité qui leur est offerte et qu’elles signent un accord de paix, un accord réel qui résistera à l’épreuve du temps.

Les trois groupes rebelles du Darfour et une délégation du gouvernement de Khartoum se sont rencontrés à Abuja pour tenter de conclure un accord de paix, après deux années de négociations visant à mettre fin au conflit du Darfour qui a fait près de 200 000 morts et plus deux millions de déplacés.
C’est dans ce contexte de crise, décrit par certains comme étant la pire crise humanitaire que connaît le monde, que de hauts responsables africains, européens et américains se sont retrouvés à Abuja pour essayer d’obtenir des concessions des deux parties.

« Nous ne signerons pas cet accord », a déclaré le porte-parole de la faction du SLM/A dirigée par Abdul Wahid Mohamed el-Nur. Si sa faction est moins importante que celle de Minnawi, elle contrôlerait une plus grande partie du territoire du Darfour. « Ce document doit être amendé », a-t-il ajouté.

Pour Saifaldin Haroun, porte-parole de la faction de Minnawi, il est temps de mettre fin aux combats.
« Nous souffrons trop et nous pensons qu’il est temps de faire quelque chose pour mettre fin à la tragédie du Darfur », a-t-il déploré. « Nous perdons des vies innocentes, des amis, de frères et des sœurs dans cette guerre injustifiée. Il est temps de prendre une décision ».

« Si nous refusons de signer ce document, nous perdons le soutien de la communauté internationale », a-t-il ajouté.

Les rebelles ont pris les armes en 2003 pour combattre un gouvernement qu’ils accusent de discrimination et d’oppression envers les populations noires du Darfour. Depuis, ils revendiquent un poste de vice-président du Soudan, une plus grande autonomie et l’intégration des rebelles dans l’armée soudanaise.

Le problème du pouvoir politique est essentiel, a indiqué Ahmed Tugod, le négociateur en chef de la faction minoritaire, le Mouvement pour la justice et l’égalité (JEM).

« Il est difficile pour nous d’accepter ce type de document si aucune modification substantielle n’y est apportée », a-t-il précisé. « Nous parlons de la nécessité d’avoir un gouvernement régional avant les élections, mais aussi de l’importance de la représentation des populations du Darfour au sein de la Présidence, de l’exécutif et du législatif, dans la fonction publique et dans d’autres institutions ».

Toutefois, Ahmed Tugod reconnaît que les propositions du représentant des Etats-Unis d’intégrer les combattants rebelles dans l’armée et de désarmer rapidement les milices Janjawid – accusées de terroriser les populations de la région – sont des avancées significatives.

Ces propositions ont été faites par le sous-secrétaire d’Etat américain, Robert Zoellick, pendant les négociations auxquelles ont pris part le Président nigérian, Olusegun Obasanjo, le chef d’Etat congolais et Président en exercice de l’UA, Denis Sassou Nguesso, et la Secrétaire britannique au développement international, Hilary Benn.

« Vus les efforts et le temps que la médiation africaine et la Communauté internationale consacrent pour mettre un terme aux souffrances des populations du Darfour, il aurait été triste de laisser passer cette chance de paix », a déclaré Salim Ahmed Salim, le chef de la médiation de l’UA.

Pour M. Zoellick, « il est temps à présent que les responsables de ces mouvements acceptent les propositions qui leur sont faites ».

Jan Egeland, Secrétaire général adjoint chargé des Affaires humanitaires, était le week-end dernier au Soudan, puis dans le Sud Darfour, avant de se rendre au Tchad pour y faire une évaluation de la situation humanitaire. Il en a profité pour rappeler que les fonds pour le financement de actions humanitaires dans le Darfour s’épuisent et que l’ONU sera bientôt contrainte de réduire de moitié les rations alimentaires quotidiennes des réfugiés.

This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

Partager cet article

Get the day’s top headlines in your inbox every morning

Starting at just $5 a month, you can become a member of The New Humanitarian and receive our premium newsletter, DAWNS Digest.

DAWNS Digest has been the trusted essential morning read for global aid and foreign policy professionals for more than 10 years.

Government, media, global governance organisations, NGOs, academics, and more subscribe to DAWNS to receive the day’s top global headlines of news and analysis in their inboxes every weekday morning.

It’s the perfect way to start your day.

Become a member of The New Humanitarian today and you’ll automatically be subscribed to DAWNS Digest – free of charge.

Become a member of The New Humanitarian

Support our journalism and become more involved in our community. Help us deliver informative, accessible, independent journalism that you can trust and provides accountability to the millions of people affected by crises worldwide.

Join