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L'Allemagne libère un chef rebelle détenu pendant trois semaines

Le chef du mouvement rebelle hutu des Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR), Ignace Murwanashyaka, a été libéré du centre de rétention administrative de Mannheim, en Allemagne, où il était détenu en attendant son expulsion.

« Mon arrestation était motivée par l’interdiction de voyager imposée en novembre 2005 par les Nations unies aux leaders des FDLR », a confié mercredi à IRIN M. Murwanashyaka, à sa sortie du centre de rétention de Mannheim.

Les Nations unies avaient imposé des sanctions financières et une interdiction de voyager aux chefs de guerre et leaders des mouvements rebelles opérant dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC). M. Murwanashyaka, qui était aussi visé par ces sanctions, a été arrêté le 7 avril à Mannheim, alors qu’il rentrait d’un séjour dans l’Est de la RDC, via l’Ouganda et la Belgique.

Selon M. Murwanashyaka, son statut de réfugié lui a été retiré dès son retour en Allemagne et il est désormais contraint de se présenter deux fois par semaine à la police.

Créées en mai 2000 et installées dans l’Est de la RDC, les FDLR regrouperaient des membres de la milice « Interahamwe » du Rwanda et d’anciens soldats de l’armée rwandaises accusés d’être les auteurs de la plupart des massacres commis pendant le génocide de 1994 du Rwanda. Selon les chiffres avancés par le gouvernement rwandais, au moins 937 000 Tutsis et Hutus modérés ont été tués en cent jours.

Les autorités rwandaises, qui ont annoncé qu’elles souhaitaient que M. Murwanashyaka soit traduit devant des tribunaux en Allemagne, RDC, Rwanda ou devant le Tribunal pénal international (TPI) de la Haye, n’a pas encore réagi officiellement à la libération du leader des FDLR. Selon un haut fonctionnaire du ministère des Affaires étrangères à Kigali, la réaction des autorités rwandaises est en cours de rédaction, mais un de ses collègues, qui a requis l’anonymat a déclaré : « C’est un scandale que quelqu’un comme Murwanashyaka soit libéré sans jugement ».

M. Murwanashyaka a expliqué qu’il a été remis en liberté grâce à l’intervention son avocat qui a convaincu les juges que son maintien en détention n’était pas nécessaire pour la poursuite de la procédure engagée à son encontre. Et cette remise en liberté ne signifie pas grand-chose puisqu’au terme de la procédure il peut être expulsé vers le Rwanda, étant donné qu’il continue à coordonner les activités des FDLR.

« Je n’ai pas peur d’être traduit devant un tribunal car j’ai la conscience tranquille », a déclaré M. Murwanashyaka.

En mars 2005, les FDLR ont signé à Rome une déclaration dans laquelle elles s’engagent à désarmer volontairement et à rentrer au Rwanda si des mesures idoines sont mises en place pour, entre autres, intégrer leurs éléments dans l’armée nationale ou assurer leur réinsertion dans la vie civile. Jusqu’à présent, seuls quelques petits groupes ou des miliciens FDLR isolés sont rentrés au Rwanda. C’est le cas du général Paul Rwarakabije, l’ancien commandant en chef des FDLR qui sert actuellement dans l’armée du Rwanda.

M. Murwanashyaka a accusé la RDC, qui était représentée en mars 2005 aux pourparlers de Rome menés sous l’égide de la fondation San Egidio, d’avoir renoncé à ses engagements de mobiliser la Communauté internationale pour trouver des mesures d’accompagnement.

« La RDC et la Communauté internationale ont demandé que nous envoyions un premier contingent de 1 000 combattants comme signe de bonne volonté avant de discuter des mesures d’accompagnement, mais j’ai refusé de le faire », a expliqué M. Murwanashyaka.

En outre, il a nié avoir violé l’embargo sur les armes imposé par les Nations unies, arguant que l’arsenal militaire des FDLR leur a été fourni par le gouvernement de la RDC lorsqu’il combattait les rebelles soutenus par le Rwanda, l’Ouganda et le Burundi. Selon lui, c’est une bonne raison pour amener la RDC à négocier les conditions et des mesures d’accompagnement avant la restitution de ces armes.

M. Murwanashyaka a été libéré la veille de la conférence de presse donnée par Luis Ocampo-Moreno, le procureur du tribunal pénal internationale (TPI) de la Haye, aux Pays-Bas. Le procureur du TPI a indiqué qu’il allait recueillir des informations sur les FDLR et M. Murwanashyaka avant d’engager une action judiciaire.

This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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