Lors du Conseil des ministres de mercredi dernier, le ministère de la Justice a proposé d’envoyer 300 juristes dans le nord, sous contrôle des forces rebelles, pour organiser des audiences publiques pour recenser les Ivoiriens âgés de 13 ans n’ayant pas d’actes de naissance ou de certificats de nationalité.
Cent cinquante juges et cent cinquante greffiers travailleront pendant deux mois avec les représentants locaux du bureau national de l’identification pour établir la liste des électeurs ivoiriens en âge de voter aux prochaines élections présidentielles qui se tiendront en octobre 2006.
La proposition du ministre de la Justice, Amadou Koné, qui avait été approuvée lors d’une précédente réunion ministérielle, a été bloquée par le Président Laurent Gbagbo au motif que cette proposition nécessitait une « réflexion plus approfondie », a indiqué un communiqué de presse publié à l’issue du Conseil des ministres.
Près de trois millions d’Ivoiriens n’ont pas de cartes d’identité ou de cartes d’électeur. Lors de leur rencontre le mois dernier à Yamoussoukro, les cinq principaux acteurs du conflit sont convenus que le processus d’identification et l’établissement des cartes d’électeur pouvaient être menés de front.
Mais selon Notre Voie, le journal du Front populaire ivoirien (FPI), le parti au pouvoir, le président Gbagbo aurait changé d’avis, préférant utiliser le fichier électoral établi lors des élections présidentielles de 2000 et effectuer le processus d’identification après les élections.
La présidence s’est refusée à faire tout commentaire.
L’Union européenne s’est engagée à apporter sa contribution financière au processus d’identification à hauteur de 10,5 millions d’euros.
Par ailleurs, pour la première fois depuis plus d’un an, une réunion entre les chefs d’Etat-major de la rébellion et des forces armées ivoiriennes a eu lieu samedi dernier à Yamoussoukro, la capitale politique.
Conformément aux précédents plans de sortie de crise, des réunions sur le désarmement étaient régulièrement organisées entre les deux chefs d’Etat-major, mais les pourparlers ont été suspendus après que l’armée ivoirienne ait rompu l’accord de cessez-le-feu en lançant un raid aérien sur les positions des rebelles en novembre 2004.
Charles Konan Banny, le Premier ministre par intérim, a la charge d’appliquer le nouveau plan de sortie de crise approuvé par les Nations unies et censé conduire aux élections présidentielle d’octobre prochain.
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