Des soldats gouvernementaux ont attaqué les rebelles lundi près de la ville d’Adré, une localité à la frontière entre le Tchad et le Soudan, a indiqué à IRIN un responsable gouvernemental qui a requis l’anonymat et n’a pas souhaité donner davantage de précisions.
Yaya Dillo Djerou, leader autoproclamé du Socle pour le changement, l'unité et la démocratie (SCUD), a confirmé les attaques mardi.
Il a déclaré à IRIN par téléphone, que la base du SCUD à l’est du Tchad avait fait l’objet de deux offensives, l’une en provenance de l’ouest lundi et une autre de l’est quelques heures plus tard.
Il a ajouté que ses hommes avaient repoussé les troupes gouvernementales, tuant 187 soldats et capturant 57 autres. A en croire M. Djerou, 10 hommes du SCUD auraient trouvé la mort et 28 auraient été blessés. Ces chiffres n’ont pu être confirmés, le gouvernement n’ayant pas souhaité s’exprimer sur la question.
Ces affrontements surviennent quelques jours après que le gouvernement tchadien ait déclaré qu’il avait déjoué un complot visant à abattre l’avion présidentiel au retour d’un voyage d’Idriss Déby à l’étranger. Selon le communiqué du gouvernement, les instigateurs de ce coup d’Etat manqué sont connus et vivent pour la plupart à l’étranger.
Selon les sources gouvernementales, M. Déby se trouve actuellement dans la région Est du Tchad.
De nombreux soldats tchadiens ont déserté les rangs de l’armée depuis le mois d’octobre et ont rejoint des mouvements rebelles établis à l’est du pays. N’djaména accuse Khartoum de soutenir les rebelles, tandis que le Soudan reproche au Tchad d’appuyer la rébellion, vieille de trois ans, dans la région du Darfour.
l’Est du Tchad, frontalier de la région du Darfour déchirée par des années de guerre civile, a connu de nombreuses attaques transfrontalières ces derniers mois. Près de 202,000 réfugiés soudanais y vivent dans des camps, et, selon un travailleur humanitaire de la région, au moins 20 000 Tchadiens se sont enfuis leur domicile.
C’est également mardi qu’ont débuté les quatre jours fixés pour le dépôt des candidatures à l’élection présidentielle prévue pour le 3 mai, au cours de laquelle le président Déby briguera un troisième mandat grâce à un amendement constitutionnel controversé voté l’année dernière.
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