La ministre de la Santé a déclaré mercredi que l’épidémie fait 305 victimes et quelque 19 054 malades en quatre mois. Des sources du ministère affirment que malgré les mesures prises pour mettre fin à la propagation de l’épidémie, la maladie continuait de gagner du terrain.
Le choléra est une maladie hydrique qui se développe dans plusieurs pays d’Afrique de l’ouest à chaque saison des pluies lorsque les puits et les ordures débordent. Cette infection intestinale due à une contamination des eaux et de la nourriture peut tuer en 24 heures en provoquant des vomissements et des diarrhées sévères.
Le gouvernement de la Guinée-Bissau a interdit tous les rites et cérémonies traditionnels pendant au moins 30 jours, car les grands rassemblements sont les principaux vecteurs de transmission de cette maladie hautement contagieuse.
Plus de la moitié des cas se sont déclarés à Bissau, la capitale, une ville de 300 000 habitants construite sur des terres basses situées sur les bancs d’un estuaire boueux.
Le choléra qui est endémique dans certains pays de la sous-région a frappé la capitale du Sénégal voisin en 2004 pour la première fois en huit ans et semble s’y être enraciné. Ainsi, le 2 octobre, le ministère du Sénégal a rapporté 25 573 cas et 352 morts pour l’année, alors que la capitale est frappée par des pluies torrentielles inhabituelles.
Et avec 60 000 personnes sans domicile après les inondations du mois d’août et de septembre et une météo qui ne semble pas vouloir s’améliorer, le Sénégal, a enregistré 433 nouveaux cas et 12 morts ces trois derniers jours, a rapporté le ministère.
Le taux de mortalité est encore plus élevé en Guinée-Bissau, où de pauvres infrastructures sanitaires – héritées de la guerre civile de 1998-99 et nombreuses années d’instabilité politique qui ont suivi - rendent les traitements difficiles.
« L’épidémie n’a pas encore été jugulée » a déclaré Claire-Lise Chaignat, spécialiste du choléra à l’Organisation mondiale de la santé (OMS). « Et avec la poursuite des pluies, cela pourrait empirer ».
Mme Chaignat a indiqué qu’une amélioration des soins de santé et des mesures d’hygiène était vitale pour combattre la maladie dans la sous-région où l’épidémie frappe plusieurs pays.
« Nous devons nous préparer pour l’année prochaine », a-t-elle déclaré à IRIN, lors d’une conversation téléphonique. « Nous devons former du personnel de santé et enseigner au public les mesures d’hygiène de base permettant de combattre le choléra ».
Avec les musulmans qui observent actuellement le jeûne du mois saint du Ramadan, des mesures supplémentaires doivent être prises pendant les repas pris en commun, a-t-elle expliqué.
« Nous devons être vigilants durant le mois du Ramadan pour éviter une recrudescence des cas de choléra ».
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