Le Mouvement pour la restauration de l’état souverain du Biafra (MASSOB) a déclaré qu’il avait appelé manifester mercredi dans plusieurs villes du sud-est pour protester contre le prétendu harcèlement de ses membres par les forces de sécurité et pour appuyer sa demande de sécession.
Pendant la manifestation qui s’est déroulée à Onitsha, dans l’état d’Anambra, un officier de police envoyé pour contenir les manifestants a été tué par des activistes du MASSOB.
« Les hommes du MASSOB ont ouvert le feu sur quatre policiers. L’un d’eux est mort sur le coup et les trois autres sont toujours à l’hôpital », a déclaré Kolapo Sofoluwe, le porte-parole de la police.
La police reste en état d’alerte maximale et est prête intervenir pour arrêter tout manifestant qui tenterait de descendre dans la rue sans l’accord des autorités, a-t-il ajouté.
« Toute personne qui manifestera au nom du MASSOB ou de n’importe quelle autre organisation interdite sera arrêtée », a dit M. Sofolouwe.
Plus de trois décennies après la guerre meurtrière du Biafra, menée pour réclamer l’indépendance de la région pétrolifère du sud-est, le MASSOB continue d’attirer des foules importantes à ses rassemblements, manifestations, boycotts, et ses « journées ville morte », qui sont souvent caractérisées par des déclarations symboliques d’indépendance.
Cependant, le MASSOB nie que les actions sécessionnistes menées de nos jours par le mouvement soient des actions violentes et que ses membres auraient tiré sur la police.
« Nous sommes non-violents, nous n’avons pas attaqué la police », a dit à IRIN Tony Franks, le porte-parole du groupe.
Il a accusé la police d’avoir ouvert le feu sur les manifestants qui n’étaient pas armés à Onitsha, et d’avoir blessé deux personnes. Il a ajouté que la brutalité policière était la raison même de cette manifestation.
« Nous avons appelé à une manifestation nationale pour dénoncer la brutalité policière à l’encontre de nos membres, spécialement de nos dirigeants », a expliqué M. Franks.
Ralph Uwazurike, le chef et le représentant du MASSOB, s’est caché durant toute la semaine dernière après avoir dénoncé un haut chef de la police qui avait offert de relâcher la surveillance que la police exerçait sur ses activités contre cinq millions de Naira ou 37 878 dollars américains.
M. Uwazuruike affirme que les gouvernements successifs ont opprimé et discriminé les Igbos du Nigeria, le groupe ethnique majoritaire dans le sud-est du pays.
Ses campagnes ont eu un écho favorable auprès de milliers de jeunes Igbos sans emploi qui, bien que nés après la guerre civile de 1967, ont néanmoins rejoint les rangs du MASSOB.
Des groupes de défense des droits de l’homme disent que des douzaines d’activistes luttant pour l’indépendance du Biafra ont été tués au cours des 6 dernières années et que des centaines d’entre eux sont toujours détenus après avoir été arrêtés par la police lors de marches ou de rassemblements organisées par le MASSOB.
This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions