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La lutte contre la contrefaçon de médicaments paye – le gouvernement

[Nigeria] Dora Akunyili, the Director General of the National Agency for Food and Drug Adminstration and Control (NAFDAC), who is leading Nigeria's crackdown on fake drugs. August 2005. IRIN
Dora Akunyili, une femme déterminée à combattre la contrefaçon des médicaments au Nigeria
La proportion de faux médicaments, souvent mortels, circulant au Nigeria a baissé, passant de près 70 pour cent en 2002 à moins de 10 pour cent trois ans plus tard, selon l’agence nationale de contrôle des médicaments.

Ces chiffres sont les résultats préliminaires d’une nouvelle enquête du gouvernement sur le commerce des médicaments contrefaits, a confié à Mme Dora Akunyili, directrice de l’Agence nationale pour le contrôle des aliments et des médicaments (NAFDAC).

Dans ce pays d’environ 126 millions d’habitants, le plus peuplé d’Afrique, un nombre incalculable de produits présentés dans de beaux emballages sont contrefaits. Et les médicaments ne font pas exception à la règle.

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) estime que le commerce des médicaments contrefaits et des médicaments de qualité inférieure rapporte annuellement des centaines des millions de dollars au Nigeria, et environ 32 milliards de dollars américains à l’échelle mondiale.

Chaque année, on enregistre une baisse du nombre de faux médicaments vendus dans la rue, selon l’enquête que la NAFDAC a effectuée en août, avec le concours financier de l’OMS et du Département de développement international du gouvernement du Royaume Uni (DFID).

Selon les autorités nigérianes, cette baisse s’explique par les mesures draconiennes prises à l’encontre des distributeurs et des commerçants.

Au cours de ces quatre dernières quatre années, le NAFDAC a condamné 38 distributeurs et détruit des produits contrefaits dont la vente aurait rapporté environ 60 millions de dollars américains aux commerçants illégaux, a rapporté Mme Akunyili.

On enregistre également une baisse de la mortalité liée à la prise de médicaments contrefaits.

« Les comptes rendus qui nous parviennent des hôpitaux révèlent que le nombre de décès liés aux médicaments contrefaits a chuté considérablement », a dit Mme Akunyili.

Le DFID et l’OMS ont refusé de commenter les conclusions du rapport préliminaire.

« Les résultats sont très encourageants mais il est très important que le NAFDAC continue son travail de qualité”, a dit à IRIN un porte parole du DFID, qui a préféré parlé sous le couvert de l’anonymat lors d’une conversation téléphonique depuis Londres.

L’une des conséquences les plus encourageantes pour le pays, selon Mme Akunyili, est la création de plus en plus de sociétés pharmaceutiques légales.

Lorsque le marché regorge de médicaments contrefaits, aucune industrie pharmaceutique légale ne peut espérer fonctionner, a dit Mme Akunyili.

« Comment pouvez concurrencer une entreprise qui passe son temps à mettre de la craie dans des capsules » ? Mais, a t-elle ajouté, « la confiance des investisseurs dans l’industrie pharmaceutique est en train de revenir, avec 20 nouveaux sites de production ouverts au Nigeria durant ces quatre dernières années », a-t-elle dit.

La bataille n’est pas encore gagnée. Les trafiquants n’abandonnent pas facilement et cherchent de nouvelles manières de faire entrer clandestinement leur fausse marchandise.
L’année dernière, les autorités ont intercepté au port de Lagos 32 conteneurs de faux médicaments cachés dans des pièces détachées de voitures et des chemises importées bourrées d’analgésiques.

Le Nigeria essaye d’enrayer davantage le flot des médicaments de contrefaçon grâce à de nouveaux contrôles à l’importation. Ainsi, tous les documents liés à l’importation de médicaments doivent maintenant être soumis à la NAFDAC.

La NAFDAC a décidé le mois dernier que tous les antibiotiques ainsi que les médicaments psychotropes et solutions injectables seraient désormais disponibles uniquement sur prescription.
Les experts de la santé ont suggéré que pour éradiquer les faux médicaments, il fallait avant tout cibler toutes les échoppes de marché et les vendeurs.

On retrouve des vendeurs qui ont souvent recours à des trafiquants illégaux dans tous les marchés, et ils sont même plus nombreux que les pharmacies légales, affirment les experts médicaux.

« La solution est de fermer tous les marchés de médicaments », a dit Wole Atoyebi, le président de l’Association médicale nigériane, considérant ces sites comme quelque chose d’« anormale ».

Mme Akunyili du NAFDAC partage cet avis, mais souligne que l’absence d’un réseau réel de distribution des médicaments au Nigeria reste un obstacle majeur.

« Presque tous les fabricants de médicaments et les importateurs approvisionnent ces marchés de médicaments”, a t-elle dit. « Nous ne pouvons fermer ces marchés maintenant, même si nous le voulions”.

Le NAFDAC envisage de créer de beaucoup plus de centres de distribution de médicaments contrôlés par des professionnels de la santé, espérant ainsi étouffer graduellement le marché illégal.

Mme Akunyili connaît très bien les dangers encourus par ceux qui essayent de détruire un marché aussi lucratif. En 2003, après un certain nombre de menaces de mort, des hommes armés ont tiré sur elle. La balle a effleuré son crâne.

Mais ce professeur de pharmacie est plus qu’une experte détachée. Elle n’abandonnera pas son travail, même au risque de sa vie. Elle a expliqué que les faux médicaments ont tué sa soeur.

This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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