Selon George Menze qui travaille pour le Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) à Gore, dans le Sud du Tchad, une mission d’évaluation achevée cette semaine révélait que 4 085 réfugiés avaient déjà franchi la frontière depuis le 7 août.
C’est la troisième vague de Centrafricains fuyant vers le Tchad voisin depuis ces deux derniers mois.
Au début du mois de juin, des milliers de personnes ont trouvé refuge de l’autre côté de la frontière. Elles déclarent avoir fui une série d’affrontements qui auraient opposé les forces gouvernementales de la République Centrafricaine à des « groupes armés non identifiés ».
Un autre groupe d’environ 2 000 personnes est arrivé au Tchad à la fin du mois de juillet.
Selon M. Menze, les derniers arrivés ont signalé que des groupes armés de 30 à 40 hommes avaient attaqué leurs villages, violant des jeunes femmes et pillant l’ensemble de leur nourriture et de leurs biens. Toujours selon lui, les réfugiés ont révélé aux représentants du HCR que dans certains cas, ces hommes portaient des uniformes militaires.
« Cela semble dépasser le simple banditisme », affirmait M. Menze. « Ces groupes semblaient organisés. Cela devient plus sérieux ».
Ce mois-ci, des experts de la sécurité des Nations unies ont mené une mission d’évaluation dans le Nord de la République Centrafricaine. Ils ont cependant refusé d’en communiquer les conclusions.
La région a connu une longue période d’agitation, en raison de coups d’Etats, d’une guerre civile et de l’instabilité de la zone frontalière avec le Tchad voisin.
Selon plusieurs sources militaires, l’armée centrafricaine et les forces tchadiennes ont récemment mené des opérations conjointes destinées à éliminer les groupes armés qui terrorisent la population dans cette région.
Les représentants des Nations unies connaissant la région affirment que le gouvernement de la République Centrafricaine n’est pas en mesure de contrôler les groupes armés du Nord du pays.
Les organisations humanitaires internationales et les agences des Nations unies n’opèrent pas dans cette région car la sécurité ne peut y être garantie. De plus, les travailleurs humanitaires affirment que cette instabilité se traduit par une absence de soins de santé et de nombreux services élémentaires pour les habitants.
M. Menze soutient que, dans les prochains jours, le HCR mettra en place un processus d’identification et d’enregistrement plus complet, avant de transférer les réfugiés dans le camp d’Amboko, près de Gore, où ils rejoindront leurs compatriotes qui ont fui le pays cette année.
30 000 réfugiés centrafricains vivent à Amboko et dans d’autres camps situés dans le Sud du Tchad, depuis les affrontements qui ont opposé les forces fidèles à l’ancien président Ange-Félix Patassé à celles de son ancien chef d’état-major, Francis Bozizé, qui a été élu président dans le courant du mois de juin.
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