La semaine dernière, Mme Anna Claudia Senkoro, 43 ans, est devenue la première femme tanzanienne à avoir retiré auprès de la Commission électorale nationale (CEN) un dossier de candidature à la présidence de la république.
« Nous attendons qu’elle fasse toutes les démarches et le 20 août, nous annoncerons officiellement les noms des candidats en lice pour la présidentielle », a affirmé M. Rajab Kiravu, président de la CEN.
Certains commentateurs et militants politiques ont salué la décision de Mme Senkoro, une infirmière de profession, même si très peu de personnes croient en ses chances de remporter les élections sous l’étiquette du Progress Party of Tanzania (Parti progressiste tanzanien), un petit parti quasi-inconnu.
« Cela représente un tournant très important dans l’histoire politique de notre pays », a déclaré Mme Ichikaeli Maro, présidente de la TAMWA (Tanzania Media Women Association), l’association tanzanienne des femmes journalistes.
Mme Maro est une fervente militante de la lutte pour l’égalité entre les sexes. Son association, la TAMWA, fait partie des organisations non gouvernementales qui ont mené une campagne énergique pour encourager les femmes à se présenter massivement aux élections.
M. John Cheyo, chef du Parti démocratique uni, un mouvement politique d’opposition, soutient la décision de Mme Senkoro, qu’il considère comme la preuve du niveau de la maturité politique de la Tanzanie.
« Davantage de femmes doivent participer à la vie politique », a-t-il ajouté.
Jusqu’à présent, sur les dix-huit partis politiques inscrits, treize ont déjà retiré un dossier de candidature pour les prochaines élections présidentielles. Parmi ces partis figure le parti au pouvoir, le Chama Cha Mapinduzi (CCM – Parti révolutionnaire). Des centaines de partis présentent des candidats aux élections législatives et régionales pour briguer des sièges au sein du parlement et des instances locales.
Deux autres femmes sont en lice pour la vice-présidence : la vieille opposante politique zanzibarite, Mme Naila Jiddawi, qui se présente sous l’étiquette du National Council for Construction and Reform (Conseil national pour construction et la réforme), et Mme Rukia Omar Kiota, également de Zanzibar, qui se présente, elle, sous la bannière du parti travailliste tanzanien.
CANDIDATURE A LA VICE-PRESIDENCE
Selon la loi électorale tanzanienne, tout candidat à la présidence doit choisir un colistier ; ce dernier devient automatiquement vice-président de la république, si le candidat du parti remporte les élections présidentielles. Le vice-président assume automatiquement les fonctions de président si le président en exercice décède avant la fin de son mandat.
Selon M. Kiravu, il y a 232 circonscriptions parlementaires et 2 554 sections électorales en Tanzanie. Cependant, seul CCM, le parti au pouvoir, avait désigné un candidat pour chacune des circonscriptions et des sections.
« Nous espérons faire un bon score cette année », a affirmé, mardi, M. Omari Mapuri, le chargé de communication du CCM.
Pour les prochaines législatives, quelque 30 femmes briguent le poste de député dans les circonscriptions acquises au CCM. Le parti a commencé la sélection des candidats la semaine dernière en procédant à un sondage d’opinion préférentiel.
Selon les derniers résultats, au moins huit femmes arriveraient en tête dans certaines circonscriptions.
Environ 400 femmes du CCM briguent également les 30 pour cent des sièges réservés aux femmes au parlement. La sélection des candidates a également débuté la semaine dernière.
Mardi, M. Mapuri a annoncé que la sélection des candidats se faisait actuellement au niveau des districts et que d’ici fin août, le Comité exécutif national choisirait le candidat qui représenterait le parti. M. Mapuri a également ajouté que le Comité allait évaluer les compétences académiques de chaque candidat, sa loyauté envers le parti, ses qualités de leader, en s’assurant aussi qu’il n’est pas impliqué dans des actes de corruption.
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