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L’Assemblée vote la mise en accusation d’Idrissa Seck

Mercredi dernier, l’Assemblée nationale a voté en faveur de la mise en accusation de l’ancien Premier ministre Idrissa Seck, qui sera jugé pour malversations par la Haute cour de justice, une cour spéciale chargée de juger les membres du gouvernement.

Toutefois, les leaders de l’opposition crient à la manipulation et affirment qu’ils vont tenter de faire annuler le vote.

M. Seck avait occupé les fonctions de Premier ministre sous le régime du président Abdoulaye Wade, de novembre 2002 jusqu’en 2004. Cette année-là, les deux hommes s’étaient brouillés et M. Seck avait été démis de ses fonctions. Il est aujourd’hui considéré comme un adverse politique de taille pour le leader sénégalais, âgé de 78 ans.

L’affaire des chantiers de Thiès intervient à un moment où M. Wade, accusé de réprimer l’opposition, essuie des critiques de plus en plus vives. Celui-ci avait lui-même été leader de l’opposition pendant de nombreuses années avant d’être élu président en 2000.

A la mi-juillet, le gouvernement sénégalais avait accusé M. Seck d’avoir détourné des fonds destinés à des projets de travaux publics dans la ville de Thiès, dont ce dernier est le maire.

Quelques jours plus tard, un juge avait accusé l’ex-Premier ministre d’atteinte à « la sûreté de l’Etat » et l’avait fait incarcérer dans l’attente de son procès.

Selon la loi, le vote parlementaire de mercredi était indispensable. L’instance législative devait en effet approuver la mise en accusation de M. Seck afin que celui-ci soit jugé par une cour ad-hoc, composée de membres de l’Assemblée nationale.

Les membres de l’Assemblée nationale ont voté à 69 contre 35. Seize d’entre eux s’étaient retirés du vote afin de pouvoir faire partie du jury de la cour spéciale.

Les parlementaires membres du parti au pouvoir, le Parti démocratique sénégalais (PDS), se félicitent du résultat du vote.

« Ce n’est pas seulement une victoire personnelle, c’est celle du peuple sénégalais, que nous représentons », a expliqué Doudou Wade, président de la coalition de la majorité parlementaire, à l’issue du vote.

Toutefois, les membres de l’opposition ont l’intention de saisir la cour constitutionnelle pour faire annuler le vote.

Selon la constitution, la mise en accusation devant la Haute cour de justice doit être votée par l’Assemblée nationale à une majorité de 60 pour cent.

Or, les membres de l’opposition parlementaire affirment que la décision doit être votée par 60 pour cent des 120 membres de l’Assemblée, soit 72 parlementaires, et non pas par 60 pour cent des votants.

« La majorité reste 72 sur 120. C’est la constitution, elle passe avant toute autre loi », a déclaré Moustapha Niasse, membre de l’opposition. « Si cela passe, c’est un coup de force ».

Les membres de l’opposition parlementaire n’ont pas encore indiqué quand ils déposeraient leur recours. Si le vote de l’Assemblée est retenu, la cour spéciale se réunira pour la deuxième fois seulement depuis l’indépendance, en 1960.

Le gouvernement a accusé M. Seck d’avoir gaspillé 46 milliards de francs CFA (84 millions de dollars américains) sur des projets de travaux publics initialement évalués à 25 milliards de francs CFA (45 millions de dollars).

Jusqu’à présent, les autorités n’ont pas officiellement expliqué pour quel motif M. Seck avait été accusé « d’atteinte à la sûreté de l’Etat ».

Idrissa Seck a nié à plusieurs reprises toutes les accusations portées contre lui. Selon ses sympathisants, les charges retenues contre l’ex-Premier ministre relèvent de la manipulation politique.

Mercredi dernier, les législateurs ont également appelé à la mise en accusation de Salif Bâ, ministre de l’Habitat et de la Construction, pour des motifs semblables.

M. Seck, 46 ans, avait grandement contribué à faire élire M. Wade à la présidence en 2000, et à former une coalition qui avait assuré au PDS la majorité au sein de l’Assemblée.

En Afrique de l’Ouest, une région instable, le Sénégal est un des rares pays à être dirigé depuis plusieurs décennies par un gouvernement civil.


This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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