Sans citer le nom du commanditaire de cette attaque, Embalo a fait savoir, à travers ses allusions, qu’il faisait référence à Biaia Guab na Pana, un député de l’Assemblée nationale membre du Parti de la rénovation sociale (PRS) de Yala.
Selon le ministre de l’Intérieur, ce politicien avait financé l’attaque perpétrée samedi matin, à l’aube. Elle a été menée par un ancien agent de sécurité travaillant au port de Bissau, a-t-il ajouté.
Quatre autres membres du groupe d’assaillants ont été arrêtés. C’étaient d’anciens commandos parachutistes récemment expulsés de l’armée pour "indiscipline".
Plusieurs autres assaillants sont encore recherchés, a-t-il précisé.
Décrite comme un « incident isolé », l’attaque sur le ministère de l’Intérieur, siège du haut commandement militaire, a eu lieu pendant la campagne électorale du deuxième tour du scrutin présidentiel de Guinée Bissau qui aura lieu dimanche prochain.
Ce scrutin opposera Malam Bacai Sanha, candidat officiel du parti au pouvoir, le Parti pour l’indépendance de la Guinée Bissau et du Cap Vert (PAIGC), à Joao Bernardo "Nino" Vieira, ancien chef d’Etat militaire qui a dirigé la Guinée Bissau de 1980 à 1999.
Evincé du pouvoir par un coup d’état en 2003, Yala, est arrivé en troisième position au premier tour des élections du 19 juin dernier, mais a refusé pendant plusieurs jours de reconnaître sa défaite.
Selon Embalo, le présumé commanditaire et organisateur de l’attaque sur le ministère de l’Intérieur avait participé le 24 juin dernier à la manifestation des partisans de Yala. Ceux-ci protestaient contre les fraudes qui, selon eux, avaient privé l’ancien président de sa victoire aux élections. La manifestation a finalement été interrompue après que la police a ouvert le feu pour riposter aux jets de pierres des manifestants. De sources hospitalières, trois personnes ont été tuées.
Selon le ministre de l’Intérieur, un des assaillants arrêtés a identifié Pana comme étant l’homme politique qui a organisé et financé l’opération lancée samedi.
Dans les milieux politiques bissau guinéens, on indique que l’attaque sur le ministère de l’Intérieur serait des représailles menées par des partisans de Yala pour se venger des mauvais traitements que la police leur a fait subir lors des manifestations du mois dernier.
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