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Le PAM triplera l’aide alimentaire aux victimes de la famine

[Niger] Malnourished child in the MSF therapeutic centre in Keita, Tahoua region, June 2005.
Liliane Bitong Ambassa/IRIN
Malnourished child at MSF therapeutic centre in Niger
Le Programme alimentaire mondial (PAM), une agence de l’ONU, a déclaré mardi qu’il prévoyait de tripler le nombre des bénéficiaires de l’aide alimentaire gratuite et a demandé une aide urgente de 12 millions de dollars américains pour faire face à la famine qui sévit au Niger.

Selon le PAM, la réaction des bailleurs internationaux a été lente, ce qui a entravé ses actions visant à lutter contre la crise alimentaire à laquelle est confronté le deuxième pays le plus pauvre au monde. Alors que le premier appel avait été lancé en mai, la majeure partie des 4,2 millions de dollars américains demandés à l’époque par le PAM pour nourrir 465 000 personnes n’est arrivée qu’au cours des six dernières semaines.

Le PAM demande maintenant 12 millions de dollars américains supplémentaires pour distribuer de la nourriture à 1,2 millions d’habitants de ce pays enclavé qui risquent de mourir de faim.

« Nous l’avons déjà dit et nous le répétons : le Niger a besoin d’une aide aujourd’hui, pas demain ! », a déclaré Gian Carlo Cirri, le directeur du PAM pour le Niger.

« Des enfants meurent et des adultes sont affamés », a-t-il ajouté. « La communauté internationale ne peut laisser le Niger dans une telle situation de pauvreté. Nous avons les moyens de changer les choses. Il faut mobiliser d’urgence ces moyens ».

L’année dernière, le Niger a souffert d’une sécheresse exceptionnelle et d’une invasion de criquets. Le gouvernement estime que 3,6 millions de personnes, soit le quart de la population de ce pays d’Afrique de l’Ouest, seront en situation de famine avant la prochaine récolte, dans trois mois.

Les greniers sont vides alors que la nourriture disponible dans les marchés est vendue au double du prix habituel, des prix au-delà des moyens de bien des ménages.

Alors que la prochaine récolte n’aura pas lieu avant le mois d’octobre prochain, certains survivent en se nourrissant de feuilles sauvages. Les centres de nutrition d’urgence des agences d’aide sont surchargés par des centaines d’enfants mal nourris.

L’ONG caritative Médecins sans frontières (MSF) affirme avoir traité trois fois plus d’enfants mal nourris au Niger que l’an dernier.

Le PAM a révélé dans un de ses derniers bulletins d’urgence, publié vendredi, que MSF finalisait en ce moment deux enquêtes nutritionnelles qui montraient que la situation s’était aggravée.

« Les résultats préliminaires ont montré une recrudescence des cas de malnutrition chez les enfants de moins de cinq ans dans les régions à l’étude. Ils semblent confirmer l’impression générale que la situation se dégrade continuellement », affirme le rapport du PAM.

Les responsables de MSF à Niamey et Paris n’étaient pas disponibles pour commenter la situation.

Les autorités nigériennes s’inquiètent à l’idée que la distribution gratuite de vivres puisse créer une dépendance à l’aide alimentaire ou affecter l’équilibre des marchés locaux. Jusqu’à ce jour, le gouvernement a plutôt opté pour la vente subventionnée de céréales dans les régions qui présentent les besoins les plus urgents.

Bien que le PAM prévoie de tripler le nombre des bénéficiaires de l’aide alimentaire gratuite, la distribution de vivres restera ciblée. Les responsables du PAM affirment qu’ils se concentreront sur la distribution de vivres gratuits aux mères accompagnant leurs enfants mal nourris aux centres de nutrition, et aux autres ménages vulnérables.

Même lors des années de faste, le Niger a des difficultés pour subvenir aux besoins alimentaire de sa population. Plus de 80 pour cent de ses 12 millions d’habitants dépendent de l’agriculture de subsistance et de l’élevage alors que les sols semi-désertiques ne sont pas favorables à la culture.

Tous souhaitent des pluies abondantes cette année, pour permettre aux nouvelles semences de produire une récolte suffisante et mettre fin au cycle de la famine.

« Selon nos indications, la saison des pluies s'est très bien installée partout. Si la pluie continue jusqu'à septembre, on peut espérer une très bonne récolte qui nous permettra de sortir de la misère », a déclaré à IRIN Seidou Bakari, coordonnateur de la cellule de crise alimentaire du gouvernement.

« Sinon, ce sera la catastrophe », a-t-il prévenu. « Nous sommes au Sahel : en ce qui concerne la pluie, rien n'est assuré ».

L’an dernier, les premières pluies avaient été bonnes dans la région sahélienne de l’Afrique de l’Ouest, mais la saison des pluies s’était terminée prématurément dans plusieurs régions du Niger, du Mali, du Burkina Faso et de la Mauritanie, entraînant des pénuries dans toute la région.

This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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