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Le gouvernement accuse Yala de tentative de coup d'état, mais maintient son calendrier électoral

[Guinea-Bissau] Kumba Yala. Reuters
le Président déchu Kumba Yala
Les autorités de Guinée Bissau ont accusé l’ancien président Kumba Yala de tentative de coup d’état après qu’il ait occupé pendant quelques heures le palais présidentiel, grâce à la complicité d’un groupe de militaires, et ont menacé de le traduire en justice.

Une source proche des forces de sécurité a indiqué jeudi à IRIN que plusieurs membres du commando qui a permis à Yala de pénétrer mercredi matin à l’aube dans le palais ont été arrêtés et sont en cours d’interrogatoire, même si Yala a pu rejoindre librement son domicile.

Selon la même source, plusieurs éléments de la garde présidentielle figurent parmi les personnes interpellées.

Sur ordre du général Tagme Na Wai, le chef d’Etat-major général des forces armées, le groupe a évacué le palais présidentiel quelques heures après s’y être installé.

Le Premier ministre Carlos Gomes a décrit plus tard l’action de Kumba Yala de "tentative de coup d’état" et a félicité le haut commandement militaire pour sa fidélité envers le gouvernement élu.

Après une réunion extraordinaire du conseil des ministres tenue mercredi dernier à Bissau, les autorités ont indiqué dans un communiqué qu’elles avaient demandé aux ministères de l’Intérieur et de la Défense d’ouvrir une enquête sur cet incident rocambolesque.

Le communiqué indique par ailleurs que le gouvernement a demandé au Procureur de la république de "mettre en place un dispositif approprié permettant d’identifier les responsables de ces actes".

Contraint à la démission, lors du coup d’état sans effusion de sang de septembre 2003, Yala avait fait savoir en début de mois qu’il restait le chef d’Etat légitime du pays et exigeait pour cela qu’on lui laisse terminer son mandat de président élu.

Mais Yala est également un des principaux candidats à l’élection présidentielle du 19 juin prochain qui mettra fin à la période de transition et rétablira l’ordre constitutionnel en Guinée Bissau.

Ancien professeur de philosophie et connu pour ses déclarations contradictoires, Yalla a, dans une déclaration écrite publiée jeudi dernier, nié toute participation à une tentative d’occupation du palais présidentiel.

"Je n’ai jamais occupé le palais présidentiel, ni ne m’y suis rendu", a-t-il-déclaré.

Le président par intérim, Henrique Rosa, l’a immédiatement traité de menteur.

Rosa a également rejeté la proposition du président sénégalais Abdoulaye Wade de reporter les élections présidentielles prévues le mois prochain. Sur un ton peu diplomatique, le président Rosa a demandé au président Wade de ne pas s’immiscer dans les affaires intérieures de la Guinée-Bissau.

Lors de sa visite des locaux de la Commission électorale nationale, Rosa a confirmé devant la presse que l’élection présidentielle aura bien lieu à la date prévue et a déclaré, concernant la dernière sortie du président sénégalais sur la crise bissau-guinéenne : "Je demande au président Abdoulaye Wade de résoudre ses propres problèmes, et des problèmes, il en a quelques-uns à régler au Sénégal. Il ferait mieux de laisser la Guinée Bissau résoudre ses problèmes à sa manière".

Bien que très proche de Yala, le chef d’Etat sénégalais Wade a fait publier un communiqué mercredi condamnant publiquement la tentative d’occupation du palais présidentiel par l’ancien président Kumba Yala.

Après son élection en 2000, Yala avait fait fermer toutes les bases situées en territoire bissau-guinéen et utilisées par la rébellion séparatiste de la Casamance, une région au sud du Sénégal, ce qui a contribué à restaurer la paix dans cette région du pays.

Dimanche dernier, Wade et deux autres chefs d’Etat ouest-africains s’étaient rendus en Guinée Bissau pour s’entretenir avec les responsables politiques et militaires bissau guinéens afin d’empêcher toute tentative de déstabilisation du pays avant la tenue de l’élection présidentielle. Le jour suivant, le président sénégalais avait envoyé un avion pour transporter Yala dans la capitale sénégalaise, Dakar, en vue de poursuivre les discussions.

En mars dernier, le Parti africain pour l’indépendance de la Guinée Bissau et du Cap-Vert (PAIGC) remportait les élections législatives organisées dans cette ancienne colonie portugaise de 1,3 millions d’habitants et prenait le pouvoir, reléguant le Parti pour la rénovation sociale (PRS) de Yala au rang de premier groupe d’opposition à l’Assemblée nationale.

A Bissau, la vie a repris son cours normal 24 heures après la plus grave crise politique qu’ait connue le pays. Les magasins, les marchés et les services publics étaient ouverts et les rues de la capitale bondées de monde.


This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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