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Arrestation du directeur de la publication de l'hebdomadaire Midwest Herald

[Nigeria] Stella Obasanjo, First Lady of Nigeria, speaking to journalists at the west african workshop on AIDS orphans and vulnerable children held in Cote d'Ivoire in April 2002. IRIN
Stella Obasanjo, première dame du Nigeria
Le directeur de la publication d’un hebdomadaire nigérian a été détenu pendant une semaine sans être inculpé après avoir publié dans son journal un article selon lequel Stella Obasanjo, la première dame du pays, serait mêlée au scandale immobilier, a indiqué ce week-end l’avocat du journaliste.

Omo-Ojo Orobosa a été arrêté à Lagos lundi dernier après avoir fait publier dans son hebdomadaire Midwest Herald un article selon lequel l’épouse du président Olusegun Obasanjo serait impliquée dans la vente de biens immobiliers sous-évalués pour lesquels ses proches parents se sont portés acquéreurs.

Obasanjo avait annulé le mois dernier la vente illicite de 207 propriétés de l’Etat après avoir découvert que des parents de son épouse et plusieurs ministres de son gouvernement en étaient les principaux bénéficiaires.

L’avocat d’Orobosa, Festus Keyamo, a indiqué dimanche que les agents de police qui ont arrêté Orobosa dans son bureau de Lagos, l’on conduit à Abuja, la capitale fédérale, où il a été soumis quotidiennement à des interrogatoires afin qu’il révèle les sources des informations publiées dans son journal.

“Aucune charge n’a été retenue contre lui. Il a été détenu en toute illégalité”, a indiqué Keyamo à IRIN. Selon le code de procédure nigérian, toute personne suspectée d’avoir commis un délit doit être inculpée dans les 48 heures suivant son arrestation.

L’avocat a fait savoir qu’il avait introduit une requête auprès d’un tribunal d’Abuja pour demander la mise en liberté ou l’inculpation d’Orobosa.

Keyamo a indiqué en outre que son client n’a pas été autorisé à rencontrer son avocat ni sa famille pendant ses trois premiers jours de détention dans les locaux de la police qui l’accuse de sédition contre le gouvernement.

Le mois dernier, le président nigérian a révélé à la presse qu’il a été informé du scandale de la vente de biens immobiliers par une lettre anonyme. 207 personnes avaient bénéficié des largesses du ministère de l’habitat qui leur avait “vendu des maisons a des prix dérisoires, certaines personnes n’ayant même pas payé leurs acquisitions”.

A ce sujet, Obasanjo avait déclaré : “Je suis personnellement très embarrassé parce que la plupart des membres de la famille de mon épouse figure sur la liste des bénéficiaires”.

A la suite de ces révélations, le président avait limogé son ministre de l’habitat, Mobolaji Osomo, le deuxième ministre à être remercié en deux semaines pour corruption. La lutte contre la corruption au Nigeria, pays classé régulièrement parmi les Etats les plus corrompus de la planète, a été l’un des principaux chevaux de bataille d’Obasanjo réélu président en 2003 pour un nouveau mandat de quatre ans.

Obasanjo a alors exigé que la vente aux enchères des maisons des quartiers chics de Lagos, la capitale commerciale du Nigeria.

“Je tiens à vous exprimer très clairement mon mécontentement sur la manière dont vous gérez la vente des propriétés de l’Etat fédéral à Lagos”, a indiqué Obasanjo au ministre Osomo dans une lettre datée du 31 mars et dont IRIN s’est procuré un exemplaire.

Dans son article titré “Greedy Stella” (Stella la gourmande), l’hebdomadaire Midwest Herald fait comprendre que l’épouse du président est impliquée dans la vente illicite des propriétés de l’Etat dans d’autres régions du pays. La revue indique également que certains membres de sa famille s’en sont portés acquéreurs.

L’arrestation du directeur de la publication du Midwest Herald a provoqué de vives réactions chez les défenseurs de la liberté de la presse.

“Nous sommes scandalisés par l’arrestation de M. Orobosa, qui n’a fait que publier un article sur un sujet d’intérêt public” a déclaré dans un communiqué Ann Cooper, la directrice du Comité pour la protection des journalistes basé à New York. “Nous exigeons sa remise en liberté immédiate et inconditionnelle”.

Bien que des progrès aient été accomplis dans le domaine des libertés individuelles, depuis les élections d’Obasanjo en 1999 qui ont mis fin à 15 années de régime militaire répressif, il existe de fréquentes dissensions entre journalistes et forces de sécurité à propos d’articles jugés injurieux par les autorités.

L’année dernière, la police fédérale a envahi et occupé pendant plusieurs semaines les locaux de l’hebdomadaire Insider Weekly à Lagos après que le journal ait révélé que des hauts fonctionnaires proches de la présidence étaient complices de bandes de malfaiteurs qui volaient le pétrole brut dans les pipelines de la région pétrolifère du Delta pour le revendre sur le marché international.

This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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