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Diarra reste à son poste de Premier ministre

[Cote d'Ivoire] Ivorian Prime Minister Seydou Elimane Diarra. Abidjan.net
Seydou Diarra - standing up to the president
Seydou Diarra a annoncé qu’il continuerait à assumer ses fonctions de Premier ministre du gouvernement de réconciliation nationale élargi, malgré l’appel à la démission lancé par le Parti Populaire Ivoirien (FPI) du président Gbagbo.

Diarra, l’ancien haut fonctionnaire de l’état sans étiquette politique, a déclaré dans un discours télévisé vendredi, qu’il poursuivrait sa mission de Premier ministre pour appliquer intégralement les accords de paix de janvier 2003, aussi longtemps que le président de la république, l’opposition parlementaire et le mouvement des Forces nouvelles qui occupe le Nord du pays lui accorderaient leur confiance.

«En ce qui me concerne, je resterai au service de l’Etat et de mes concitoyens tant que le Président de la République et les parties engagées dans la résolution de la crise m’assureront de leur confiance,» a déclaré Diarra.

Il a également indiqué que l’application intégrale des accords de Linas-Marcoussis, signés sous l’égide de la France, et de l’accord d’Accra III qui fixe le calendrier d’exécution des réformes et du début du désarmement, étaient les seules solutions de sortie de crise pour la Côte d’Ivoire.

Ce pays d’Afrique de l’Ouest a basculé dans la guerre civile il y a deux ans et est depuis coupé en deux, les forces rebelles occupant actuellement la moitié Nord du pays.

«La reprise de la guerre est impossible et ne peut, en aucun cas, être envisagée comme une solution alternative à la résolution de la crise ivoirienne,» a indiqué Diarra. «La solution pacifique demeure la seule et unique solution valable,» a t-il précisé.

«A la vérité, les expériences des crises armées en Afrique et ailleurs dans le monde démontrent formellement qu’il ne faut pas éteindre le feu avec le feu et qu’il faut éviter le cycle infernal de la violence qui fait couler inutilement le sang d’innocentes victimes.»

Ce message de Diarra était une réponse voilée à l’appel à la démission lancé par l’ancien Premier ministre Pascal Affi N’Guessan, également président du FPI et proche allié politique de Gbagbo.

Affi N’Guessan avait demandé à Diarra de démissionner de son poste de Premier ministre et avait envisagé une reprise éventuelle de la guerre après le refus des rebelles de désarmer le 15 octobre, comme le prévoyait l’accord d’Accra III.

Les rebelles ont justifié leur refus de désarmer par le fait que Gbagbo n’a pas respecté la date du 30 septembre fixée par l’accord d’Accra III pour engager les réformes politiques longtemps différées.

Gbagbo ne s’est pas prononcé publiquement sur la demande formulée par Affi N’Guessan, au nom du FPI.

Toutefois, dans son discours de vendredi, Diarra a indiqué que le chef de l’Etat l’avait exhorté à poursuivre sa mission de Premier ministre du gouvernement de coalition et lui avait demandé de convoquer un Conseil des ministres extraordinaire pour approuver toutes les reformes politiques stipulées dans les accords de Marcoussis, mais non encore appliquées.

La plupart de ces réformes visent à accorder plus de droit politique et économique aux quatre millions d’étrangers et à leurs descendants originaires d’autres pays d’Afrique de l’Ouest. Les étrangers ou les enfants d’immigrés originaires des pays voisins représentent entre 15 et 25% de la population de la Côte d’Ivoire estimée à 16 millions d’habitants.

Le Premier ministre a indiqué clairement que le principe retenu dans l’accord d’Accra III et selon lequel l’application des reformes politiques est un préalable au désarmement, reste valable.

Selon Diarra, les militaires du camp gouvernemental et des Forces Nouvelles sont techniquement prêts pour démarrer le processus de désarmement, de démobilisation et de réhabilitation (DDR).

«Désormais, ils attendent que les hommes politiques donnent le signal du démarrage effectif du DDR en levant les derniers obstacles qui ne sont que d’ordre politique,» a t-il indiqué.

Diarra a admis que les dates fixées pour l’application de l’accord de paix d’Accra III n’avaient pas été respectées, mais il a indiqué que cet accord restait le seul moyen pour parvenir à une paix durable et organiser les élections présidentielles prévues en octobre 2005.

Jusqu’à présent, de nombreuses reformes politiques prévues dans le cadre des accords de paix de Marcoussis ont été bloquées par l’insistance du FPI à apporter aux textes proposés des amendements difficilement acceptables par les partis d’opposition et les Forces Nouvelles.

Diarra a invité tous les députés à «s’investir totalement pour l’adoption desdits textes, …..en préservant l’esprit et la substance desdits textes, pour tenir compte des accords de paix.»

Il a également demandé à la classe politique d’arrêter les provocations de tout genre «en pensant au sang déjà largement répandu» et a appelé à la fin des violentes manifestations de rue.

Ces derniers mois en effet, les partisans de Gbagbo et du mouvement des forces rebelles s’en sont pris aux forces d’interposition de la France et de l’ONU.
Le G7, la coalition des partis de l’opposition regroupant le mouvement des Forces Nouvelles et les quatre partis de l’opposition parlementaire, a réaffirmé ce week-end son soutien au Premier ministre Diarra.

Dans une déclaration faite mercredi dernier, Alphonse Djedje Mady, porte-parole officiel du G7, a indiqué : «Le G7 assure Seydou Elimane Diarra, le Premier ministre du gouvernement de réconciliation, de son soutien et lui demande de rester en poste conformément aux accords de Linas-Marcoussis».

Le G7 compte 27 ministres dans le gouvernement de Diarra qui en compte 41.

Mercredi, les 10 ministres FPI du gouvernement ont boycotté la réunion du conseil des ministres. A l’extérieur de l’immeuble où Diarra et les autres ministres étaient réunis, une centaine de partisanes de Gbagbo ont tenté d’organiser une manifestation.

Selon le quotidien «24 Heures», la plupart de ces dernières avaient été transportées sur le lieu de la manifestation dans des bus appartenant à la présidence.

La police a fait usage de gaz lacrymogène pour disperser les manifestantes.

This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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