Une délégation des membres de l'UPC - des Hema- et du Front des nationalistes intégrationnistes (FNI), un groupe rival Lendu, se sont, ainsi, rencontrés dimanche dernier à Yambi Yaya, à Bunia.
"Il ne s'agissait pas d'un accord signé entre nous mais d'une initiative ou d'un message de l'UPC que nous voulions passer à nos combattants pour réitérer notre politique de convivialité avec tout le monde. Malheureusement les groupes de massacreurs ont kidnappé et égorgé notre chargé de missions," a rapporté à IRIN à l'issue de la rencontre, Thomas Lubanga, le leader de l'UPC actuellement à Kinshasa, en accusant le FNI et des alliés Lendu.
Interrogé sur cet assassinat, le FNI a nié toute implication.
"Nous avons souscris sur l’initiative de l'UPC, mais nous sommes déconcertés quant à cet incident. Nous avons exigé de la MONUC qu'elle mène des enquêtes pour déterminer les responsables... L'assassinat de ce membre de l'UPC doit avoir été commis à titre individuel par des personnes ou des bandits qui foisonnent dans la zone et pour des motifs non élucidés," a déclaré à IRIN Floribert Ndjabu, responsable du FNI à Kinshasa, la capitale de la RDC.
Peu avant l'accord entre l'UPC et le FNI, la MONUC avait libéré trois responsables de l'UPC: Floribert Kisembo, le commandant des combattants de l'UPC; Saba Rafiki, le chef de la sécurité et un officier nommé "Lobo". Ils avaient été arrêtés lundi 15 septembre à la suite de la découverte par la MONUC d'une cache d'armes au quartier général de l'UPC à Bunia.
L'arrestation de ces trois personnes avait provoqué les 15 et 16 septembre une violente manifestation des miliciens et de la population Hema contre la MONUC. Une centaine d'individus avait été interpellée et relâchée quelques heures après, à l'exception des trois responsables du mouvement.
"La MONUC n'a rien trouvé contre eux, ils méritaient d'être libérés et l'ont été," a déclaré Thomas Lubanga.
Le mandat de la MONUC a été renforcé le 28 juillet dernier par la résolution 1493 du Conseil de sécurité des Nations Unies. Les 2.400 soldats de la Brigade Ituri, le nom de la force onusienne opérant dans cette région, sont désormais autorisés à recourir à la force pour protéger la population civile si les circonstances l'exigent. Ils ont succédé le premier septembre à la force multinationale intérimaire d'urgence mandatée au mois de juin par le Conseil de sécurité à la suite des violents combats inter-ethniques. Cette force a été envoyée par l'Union européenne et a été commandée par la France. Sa mission consistait à sécuriser la ville de Bunia et son aéroport.
La région de l'Ituri, riche en ressources naturelles, est le théâtre d'affrontements depuis des années. Des groupes rebelles s'y battent pour le contrôle politique et économique de cette région malgré l'installation d'un gouvernement d'union nationale le 30 juin dernier.
Les massacres ont provoqué plus de 50.000 morts et 500.000 déplacés depuis l'éclatement de la dernière guerre en RDC en 1998.
Près de 12.000 personnes vivent encore sous des tentes à l'aéroport de la ville.
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