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Incidents à Bunia lors d’une opération de désarmement

[DRC] Lance-Cpl Mohammud Abdusobahn from the Bangladeshi contingent of MONUC troops at a checkpoint in Bunia town. (Date taken: 31 August 2003) IRIN
Le soldat Mohammud Abdusobahn
L'instabilité continue à Bunia, dans le Nord-Est de la République démocratique du Congo (RDC) où des incidents ont éclaté lors d'une opération de désarmement commencée lundi par la mission des Nations Unies en RDC, la MONUC.

La MONUC a commencé lundi matin l'opération "Bunia sans armes" et procédé au désarmement des milices, a indiqué mardi un communiqué de la mission onusienne. "Pendant les opérations de ratissage dans un pâté de maisons occupées par des éléments de l'Union des patriotes congolais(UPC),les unités armées de la MONUC ont découvert, grâce à leurs détecteurs de mines, un dépôt souterrain contenant 14 fusils AK 47, six mines claymore, un lance-roquettes avec 9 roquettes et un stock de munitions de divers calibres,” a précisé la MONUC.”Les groupes armés ont remis volontairement à la MONUC, près de 30 fusils AK 47, des cartouches et un lot de munitions."

L’UPC est un des groupes armés de la région.

Cependant, les versions divergent sur les incidents survenus après le lancement de l'opération de désarmement.

Six morts lors d’affrontements entre manifestants et forces de l'ONU, selon l’UPC

Selon des témoins contactés par téléphone, une manifestation s’est déroulée à Bunia, le chef-lieu de la région de l’Ituri, par des membres de l’ethnie Hema qui s’opposaient aux perquisitions. Les militaires onusiens ont tiré en l'air pour disperser les manifestants, selon les mêmes sources.

Selon des responsables de l'UPC, six personnes seraient mortes à l’occasion de ces incidents. "On a dénombré six morts après ces tirs, mais le nombre peut augmenter au fil des recherches," a affirmé John Tinanzabo, le secrétaire général de l'UPC à Kinshasa.

"La population protestait contre la perquisition opérée par la MONUC au quartier général de l'UPC, le groupe armé Hema," a indiqué depuis Bunia Christian Lukusa, un militant des droits de l'Homme.

Thomas Lubanga, le leader de l'UPC, a affirmé depuis Kinshasa : "La MONUC a arrêté le chef d'état major-général de mon mouvement, les 10 gardes du corps qui assuraient la sécurité dans ma résidence, les membres de ma famille et tous ceux qu'ils ont trouvés. La population ne pouvait laisser faire ça."

Selon Lukusa, les manifestants, parmi lesquels des enfants de moins de 10 ans, jetaient des pierres et des bâtons en direction des soldats des Nations Unies.

Des combattants de l'UPC ont tiré sur nos militaires - la MONUC

Le porte-parole de la MONUC a, pour sa part, contesté les faits et le bilan avancés par l'UPC.

"Les combattants de l'UPC ont tiré sur nos militaires à l'occasion de l'opération Bunia sans armes. Nous avons été obligés de riposter. Il n'y a pas eu de morts mais des blessés et nous n'avons pas de bilan définitif," a-t-il déclaré. Le communiqué de presse de la MONUC du 16 septembre fait état d'une dizaine de blessés.

A l'occasion de l'opération "Bunia sans Armes", la MONUC a procédé à l'arrestation d'une centaine de personnes au cours des 24 dernières heures, parmi lesquelles le chef d'état major de l'UPC, Floribert Kisembo, et le chef de la sécurité et de l'intelligence militaire, Rafiki Saba, a indiqué la MONUC.

La MONUC fait encore état d'au moins deux miliciens touchés mardi matin. Un camion transportant des miliciens armés en direction d’un poste de contrôle, avait été repéré par un hélicoptère de combat de la MONUC. "Les soldats de la Brigade Ituri ont tiré sur les miliciens qui pointaient leurs armes sur leur appareil," a expliqué la MONUC.

Mandat renforcé

La brigade Ituri, le nom de la force onusienne dans cette région, a été déployée en Ituri pour succéder à la force multinationale intérimaire d'urgence depuis le premier septembre. Elle bénéficie d'un mandat renforcé : en vertu de la résolution 1493 adoptée par le Conseil de sécurité le 28 juillet 2003, les 2.400 soldats de cette force ont reçu l'autorisation de recourir à la force pour protéger les populations civiles et le personnel humanitaire.

Les combats inter-ethniques déchirent cette partie de la RDC, riche en minerais depuis des décennies. Des groupes armés affiliés aux deux ethnies rivales, les Lendu et les Hema, y continuent de se battre malgré l'installation d'un gouvernement et d'institutions transitoires dans le but de mettre fin à plus de quatre années de guerre.

Les affrontements ont provoqué quelque 50.000 morts et plus de 500.000 déplacés internes.


This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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