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Les leaders des groupes armés d'Ituri discutent avec le gouvernement de leur intégration dans le processus de transition

Les leaders des groupes armés de l'Ituri, dans le Nord-est de la République Démocratique du Congo (RDC), participent à Kinshasa, depuis samedi dernier, à une réunion visant à mettre fin aux hostilités et à intégrer ces protagonistes dans le processus de transition.

Cette quatrième réunion du comité de concertation des groupes armés en Ituri, placée sous les auspices de la Monuc, la mission des Nations Unies en RDC, se déroule pour la première fois dans la capitale congolaise.

« Ces groupes avaient déjà eu l'habitude de se retrouver à Bunia [...]Mais c'est la première fois qu'ils viendront à Kinshasa et qu'ils se retrouveront en présence du gouvernement de transition [...] Ils verront le RCD-Goma à côté du MLC [...] Ils verront le RCD-N fraterniser avec le RCD-ML, et cela créera certainement un déclic," a déclaré Hamadoun Touré, le porte-parole de la Monuc, a rapporté un communiqué de presse de cette mission.

Les 29 représentants des cinq groupes armés en Ituri, à savoir le Front des nationalistes intégrationnistes (FNI), le Front populaire pour la démocratie au Congo (FPDC), les Forces armées populaires du Congo (FAPC), le Parti de l'unité et de la sauvegarde de l'intégrité du Congo (PUSIC) et l'Union des patriotes congolais (UPC), se sont concertés ce week-end avant de rencontrer, lundi et mardi, les membres du gouvernement transitoire.

Ces différentes factions n'avaient, en effet, pas pris part aux négociations ayant conduit à la formation d'un gouvernement d'unité nationale le 30 juin dernier, à la suite de près de cinq années de guerre.

"Des solutions seront prises aux niveaux politique et militaire," a affirmé Jean-Pierre Ondekane, ministre de la défense, issu du Rassemblement congolais pour la démocratie (RCD-Goma), en ouverture de la réunion.

La majorité des groupes armés revendiquent, en effet, une participation politique dans le processus transitoire et une présence dans la nouvelle armée réunifiée.

"Nous voulons premièrement que nos éléments soient intégrés au sein de la nouvelle armée réunifiée. Nous entendons, deuxièmement, participer à la gestion de la transition," a dit à l'IRIN Floribert Ndjabu Ngabu, le leader du FNI.

Le FNI est un groupe armé composé de l'ethnie Lendu. Il est, par ailleurs, accusé d'avoir perpétré des massacres dans les localités proches de Bunia.

Floribert Ndjabu Ngabu a, néanmoins, démenti ces accusations en évoquant "des massacres inter-villages n'engageant nullement son mouvement".

Pour l'Union des patriotiques congolais (UPC), l'une des principales factions armées en Ituri, la solution serait "de remettre [cette région] entre les mains du gouvernement qui doit la traiter comme un district," a déclaré à l'IRIN Thomas Lubanga, le leader de l'UPC.

"Il n'y a aucun responsable en Ituri. L'on ne peut pas compter sur la sincérité de ceux que l'on nomme "groupes armés en Ituri". Ils n'ont aucune capacité réelle à maîtriser les gens. Ils jouent malheureusement à commettre des massacres irresponsables," a-t-il encore ajouté.

Les affrontements interethniques en Ituri, depuis 1998, ont provoqué la mort d'environ 50.000 personnes et déplacé 500.000 autres.

William Swing, le représentant spécial du secrétaire général des Nations Unies, Kofi Annan, en RDC, a tenu à préciser que, "les dirigeants des groupes armés en Ituri seront redevables devant la justice des violations répétées des droits de l'Homme et des massacres des populations civiles observées dans Bunia et dans le reste de l'Ituri". Il a toutefois félicité les leaders des groupes armés d'avoir fait "ce courageux voyage" dans le but de "passer d'une logique de guerre à une dynamique de paix et de réconciliation".

La réunion à Kinshasa se déroule alors que les troupes de la Monuc, dont le mandat a été modifié par la résolution 1493 du 28 juillet 2003, ont commencé à relever, samedi dernier, la force multinationale intérimaire déployée à Bunia depuis le 6 juin dernier, a rapporté un communiqué de la Monuc.

"45 soldats du contingent du Bangladesh, renforcés par une section blindée du bataillon uruguayen, ont remplacé les soldats de la Force multinationale," a précisé le communiqué.

Le contingent du Bangladesh est maintenant au complet avec 1.276 hommes. L'Uruguay a dépêché 700 soldats, alors que les premiers soldats pakistanais sont arrivés dimanche dernier.

Selon William Swing, "la Monuc sera prête à assumer totalement sa mission après le retrait de Bunia de la Force multinationale intérimaire à partir du premier septembre," a rapporté le communiqué de la Monuc.

Le nouveau mandat de la Monuc autorise le recours à la force pour protéger les populations civiles et les couloirs humanitaires en Ituri et dans les deux Kivu. Il impose un embargo de 12 mois sur les armes dans la même région. La mission des Nations Unies se prolongera jusqu'au 30 juin 2004.





This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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