Touré avait annoncé la nouvelle lundi, à sa sortie d'un entretien avec le président Kumba Yala dans la capitale Bissau.
L'UEMOA regroupe huit pays: le Bénin, le Burkina Faso, la Côte d'Ivoire, la Guinée-Bissau, le Mali, le Niger, le Sénégal et le Togo.
Les élections parlementaires en Guinée-Bissau étaient prévues en février dernier mais ont été reportées à avril puis à juillet. A la suite de la visite il y a deux semaines d'une mission du Conseil de sécurité de l'ONU, M. Yala a annoncé la nouvelle date du 12 octobre.
IRIN a récemment appris d'une source diplomatique à Bissau, que M. Yala qui a dissout le parlement en novembre dernier, a annoncé la nouvelle date du scrutin sous la pression de la mission du Conseil de sécurité.
Il a indiqué que la "question financière" demeurait un sujet de grande inquiétude. Les relations entre le gouvernement bissau-guinéen et la communauté internationale sont dans une impasse, cette dernière exigeant que le gouvernement donne des assurances minimales pour garantir des élections libres, justes et transparentes.
Le président de la Commission électorale nationale (CEN), Higinio Cardoso, a récemment déclaré à la presse qu'il pourrait s'avérer difficile d'achever les "préparatifs nécessaires" d'ici octobre.
Il a précisé qu'il serait difficile d'établir la liste des électeurs et de recueillir les fonds nécessaires à la tenue des élections à la nouvelle date.
Cependant, la Commission européenne a approuvé en juin, une allocation d'un montant équivalent à 1,3 million de dollars pour appuyer les élections, a rapporté l'agence de presse portugaise LUSA. Le Programme des Nations Unies pour le développement et le Portugal figurent parmi les donateurs étrangers qui ont également apporté des contributions financières en vue de l'organisation des élections.
D'après M. Touré, le manque de financement est de moins en moins un obstacle pour l'organisation des élections que les problèmes politiques en suspens.
D'autre part, les cinq partis de l'opposition en Guinée-Bissau ont averti lundi que les conditions pour des élections parlementaires "libres et équitables" n'existaient pas encore dans le pays.
Dans un communiqué conjoint, les partis ont accusé M. Yala de ne pas répondre "d'une manière crédible" aux appels internationaux en vue " d'élections justes et transparentes ", a rapporté LUSA mardi.
"Sans des engagements concrets pour garantir les financements étrangers et la crédibilité des élections, il ne saurait y avoir de scrutin qui ne soit pas frauduleux", affirme le communiqué. Le communiqué était signé par le Parti africain pour l'indépendance de la Guinée (PAIGC), par la Coalition Plate-forme Unie(PU), et par trois petits groupes d'opposition.
Mercredi, la mission a fait un point d'information au Conseil, insistant que la nation ouest-africaine était encore fragile et qu'elle nécessiterait un engagement de la part de ses autorités et l'appui de la communauté internationale pour empêcher un recul qui ne manquerait pas d'avoir des implications dans la région tout entière.
"La communauté internationale se doit de soutenir le processus pour prévenir une catastrophe. Il faut que le Conseil soit vigilant et pas passif", a souligné devant le Conseil à New York, Adolfo Aguilar Zinser, qui a dirigé la mission.
Avant son départ du pays, M. Zinser a déclaré que la délégation avait reçu des "signes clairs" que les autorités allaient pleinement respecter le résultat des élections et promulguer la Constitution du pays une fois l'Assemblée Nationale en place.
M. Yala a été élu en l'an 2000 à la suite du renversement de son prédecesseur par un putsch qui a donné lieu à une année de guerre civile dans cette ancienne colonie portugaise d'1,3 million d'habitants.
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