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Taylor et l'ambassadeur américain discutent du cessez-le-feu et d'une transition du pouvoir

[Liberia] Liberian President - Charles Taylor. BBC News
President Charles Taylor
Le président libérien Charles Taylor a eu un entretien mardi, sur fond de crise, avec l'ambassadeur américain. Cette rencontre était axée sur l'appel à un cessez-le-feu immédiat dans la guerre civile, où les rebelles ont poussé jusqu'à la banlieue occidentale de la capitale Monrovia.

L'ambassadeur Blaney des Etats-unis a déclaré aux journalistes, au terme de deux heures d'entretien avec le chef d'Etat aux abois, qu'ils avaient évoqué le cessez-le-feu, le désarmement ainsi qu'une "transition sereine du pouvoir" au Liberia.

Il a informé que Taylor avait rejeté les exigences des rebelles appelant à sa démission immédiate, mais qu'il avait indiqué qu'il partirait à la fin de son actuel mandat de six ans. En vertu de la constitution, celui-ci expire le 2 août, mais Taylor avait précédemment proposé d'organiser des élections le 14 octobre et de se retirer du pouvoir le 6 janvier.

Le secrétaire éxecutif de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'ouest (CEDEAO), Mohammed Ibn Chambas, et le chef de la diplomatie ghanéenne, Nana Akuffo-Addo, ne se sont pas présentés pour des entretiens séparés avec Taylor, comme cela était prévu. Des responsables libériens ont néanmoins indiqué que les deux hommes devaient arriver mardi soir ou mercredi.

A l'instar de l'ambassadeur américain, ils devaient réitérer les demandes internationales exigeant un cessez-le-feu immédiat entre les troupes de Taylor et les rebelles du mouvement, Libériens unis pour la réconciliation et la démocratie (LURD) qui, la semaine passée, ont réussi à atteindre les faubourgs occidentaux de la capitale.

La CEDEAO et le gouvernement ghanéen ont fait savoir que les pourparlers de paix au Ghana entre Taylor et les rebelles ne seraient renoués qu'après la conclusion d'un cessez-le-feu. La reprise des pourparlers a été en principe fixée à mercredi à Akosombo, à 100 km au nord d'Accra, et des représentants du deuxème groupe rebelle, le Mouvement pour la démocratie au Liberia (MODEL) se joindront pour la première fois à la conférence de paix.

Toutefois, les commandants militaires du LURD sur le terrain ont ignoré, jusqu'à présent, les ordres de leurs représentants politiques au Ghana appelant à une trève, et le gouvernement libérien a déclaré que pour que les hostilités cessent, il faudrait que les rebelles arrêtent leur offensive sur la capitale.

Le ministre de la Justice, Koboi Johnson, également président du comité conjoint de sécurité nationale a affirmé mardi: "Il ne pourrait y avoir de cessez-le-feu tant que les rebelles ne cessent pas également le feu".

Le LURD, qui contrôle une bonne partie du nord du Liberia, a annoncé dimanche trois jours de trève pour donner à Taylor une chance de renoncer en tant que président et pour éviter "un bain de sang" à Monrovia. Les combats n'en ont pas moins continué dans la capitale. Il y a certes eu une accalmie pendant toute la journée de mardi, mais des tirs sporadiques étaient audibles dans les banlieues occidentales à la tombée de la nuit.

Des habitants fuyant la zone ont indiqué à IRIN que les rebelles de LURD s'étaient infiltrés dans les districts de Twe Farm, New Kru et Mombor, situés à 15 km à peine de Monrovia Freeport. La plupart des personnes déplacées convergeaient vers le centre de la capitale, où la Croix-Rouge et Médecins Sans Frontières-Belgique offraient une assistance limitée aux déplacés.

D'autre part, le Tribunal spécial pour les crimes de guerre en Sierra Leone qui, il y a une semaine, a inculpé Taylor de crimes de guerre, a réitéré sa demande qu'il soit déféré devant le tribunal pour le rôle présumé qu'il a joué en encourageant les atrocités commises par les rebelles durant les dix années de guerre civile en Sierra Leone (1991-2001).

Le tribunal avait secrètement inculpé Taylor le 7 mars mais n'a émis un mandat d'arrêt contre lui que le 4 juin, alors qu'il assistait à la séance d'ouverture des pourparlers de paix. Le gouvernement ghanéen a néanmoins permis à Taylor de rentrer dans son pays et a critiqué le tribunal pour avoir entravé ses efforts visant à ramener la paix au Liberia.

Le président libérien est la dixième personne publiquement inculpée par le Tribunal spécial, associé à l'ONU. Sept autres sont déjà en détention. Un autre inculpé, Sam Bockarie, ancien chef du Front révolutionnaire uni, a été tué par les forces de sécurité de Taylor à la suite d'une dispute avec le dirigeant libérien il y a un mois. Quant à Johnny Paul Koroma, à la tête d'un bref gouvernement militaire en 1997, il est toujours en fuite. Le tribunal croit qu'il se trouve au Liberia, pour former des unités d'élite militaire de Taylor.

David Crane, le premier procureur du tribunal, a déclaré dans un communiqué mardi: "Nous invitons tous les Etats, en particulier en Afrique de l'Ouest, à considérer la primauté du droit et à honorer leurs obligations en tant que membres de la communauté internationale en livrant tous les criminels de guerre connus. Dans cette région, il s'agit de Charles Taylor et de Johnny Paul Koroma. Il ne saurait y avoir aucun arrangement avec ces inculpés qui leur éviterait d'être immédiatement déférés devant la justice".

This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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