M. Guéhenno a déclaré aux journalistes présents à Bunia qu’une intervention ferme est nécessaire de toute urgence afin de prévenir de nouveaux massacres.
Après son arrivée jeudi dans la capitale de la RDC, Kinshasa, M. Guéhenno a annoncé qu’au moins six pays envisageaient de contribuer des troupes à la force de réaction rapide que l’ONU entend déployer à Bunia et dans le reste du district de l’Ituri. A présent, la Mission de l’ONU en RDC (MONUC) dispose d’environ 800 hommes à Bunia, mais ils n’ont pas été en mesure d’empêcher les massacres de civils.
Après sa visite à Bunia, M. Guéhenno devait se rendre par avion vers Kampala, Kigali et Pretoria, pour avoir d’autres entretiens sur la situation en Ituri.
Deux semaines de combats violents entre milices Lendu et Hema ont débuté le 7 mai, après le retrait des troupes ougandaises qui occupaient Bunia. Selon le service d’informations UN News, le commandant de brigade Kale Kaihura, de l’armée ougandaise, a écrit à la MONUC, le 8 mai, pour se plaindre des combats incessants en Ituri. Dans cette missive, il indiquait que l’Ouganda reviendrait à nouveau en RDC si ce qu’il désignait comme "les éléments qui menacent la sécurité de l’Ouganda" conservaient le contrôle de cette zone située près de la frontière RDC-Ouganda.
Un leader d’une milice Hema, l’Union des patriotes congolais (UPC), a affirmé samedi à la station de radio de Bunia, Radio Candip, qu’il n’était pas question que l’UPC quitte la ville. L’UPC a signé un accord de cessez-le-feu avec une milice Lendu, le 16 mai. L’UPC contrôle Bunia, tandis que les combattants Lendu se trouvent autour de la ville.
Le Bureau de l’ONU pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA) a reconnu vendredi qu’en raison des tensions persistantes entre les milices, et d’un niveau élevé d’insécurité, les organismes humanitaires ne parvenaient à aider qu’un petit nombre de personnes, à l’intérieur de Bunia, et n’avaient pratiquement aucun accès aux populations "désespérées" se trouvant ailleurs en Ituri.
Selon OCHA, Bunia était déjà presque désertée, alors qu’à peu près 80 pour cent de ses 150 000 habitants avaient fui la ville, a mentionné UN News. Le Bureau a précisé que les groupes humanitaires continuaient de venir en aide à quelque 9000 personnes campées près de l’aéroport et autour de la base de la MONUC.
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