République démocratique du Congo (RDC), a livré mardi une centaine de
kits d'articles ménagers aux survivants du massacre de jeudi dernier à Drodro, une ville de 8000 habitants située dans le district de l'Ituri, au nord-est de la RDC.
Ces kits, comprenant chacune deux couvertures, une casserole, un bidon
pour transporter l'eau, deux assiettes, deux tasses, deux savonnettes et de la coutellerie, ont été apportés sur place par hélicoptère.
"Cette distribution visait la population touchée par la plus récente attaque", a expliqué à IRIN Alieu Khan, chargé des affaires humanitaires à la MONUC.
L'organisme catholique de charité Caritas distribuera les kits avec
l'aide de l'église de Drodro et de dirigeants locaux. Ces kits sont un don du Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF) et de l'ONG italienne Coopi.
Le ministre congolais aux droits de l'homme, Ntumba Lwaba, qui provient
lui-même de l'Ituri, et le ministre responsable du processus de paix, Vital Kamerhe, se trouvaient à Drodro pour assister à cette livraison. M. Lwaba a déclaré, devant environ 150 habitants des environs, que leur présence visait à démontrer que le gouvernement du président Joseph Kabila ne les avait pas oubliés. "Nous serons ici jusqu'à la fin", dit-il.
Une visite de l'hôpital où les survivants du massacre ont été conduits, a permis d'apprendre que 79 personnes y recevaient des soins. Il s'agit en majorité de femmes, dont plusieurs ont subi des blessures infligées avec des machettes. Deux d'entre elles ont eu les bras complètement coupés, en haut du coude. Un survivant, Charles Wa Molindo, a confié à IRIN qu'il avait été victime d'une autre attaque, en 2002.
Les salles de l'hôpital sont sales et offrent un confort minimal. Il n'y
avait pas de nourriture ni pour les blessés, ni pour les autres patients,
parce que les paysans étaient trop effrayés pour se risquer à cultiver leurs champs. "Les gens sont traumatisés", a déclaré à IRIN l'administratrice de l'hôpital, la Soeur Alfosine. Elle a souligné que l'hôpital avait un besoin urgent d'antibiotiques et de médicaments antipaludisme.
Après le massacre du 3 avril, alors que des membres de l'ethnie Hema de
Drodro et de localités environnantes ont été attaqués par des Lendus, les
chefs locaux ont fourni les noms de 996 personnes qui, selon eux, avaient
été tuées. L'armée ougandaise, qui patrouille maintenant dans cette zone, estime entre 300 et 400 le nombre des morts. Plusieurs avaient déjà été enterrés dans des fosses communes lorsque les soldats ougandais sont parvenus à Drodro, deux jours après le massacre.
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