Le Coordinateur humanitaire de l'ONU au Liberia, Marc Destanne de Bernis, a déclaré vendredi à IRIN: "Nous avons appris que trois employés de Médecins Sans Frontières (MSF) et deux autres d'Action Contre la Faim (ACF) étaient arrivés sains et saufs à Guiglo ce matin".
Le Programme alimentaire mondial (PAM) à Abidjan a rapporté vendredi que trois employés et un autre d'une agence partenaire, disparus dans le nord-est du Liberia, étaient également arrivés à Guiglo et qu'ils étaient en route pour Daloa, une localité située à l'ouest. Un officiel a déclaré à IRIN que l'agence a reçu des informations des rebelles du côté libérien signalant qu'un autre employé du PAM, qui se trouvait encore au Liberia, serait libéré samedi.
Sur les quatre-vingt-sept travailleurs humanitaires portés disparus, deux sont du Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), quatre du PAM, une quarantaine d'ACF, 35 de MSF-France et six de Merlin-Royaume-Uni. Il s'agit de membres du personnel local et international.
M. De Bernis a expliqué à IRIN que le contact a été interrompu avec les travailleurs humanitaires dans la matinée du jeudi. Il n'y a aucune information sur le sort du reste des travailleurs.
D'autre part, les affrontements entre les forces gouvernementales et les insurgés ont continué dans la banlieue de Zwedru. On ignore si les insurgés sont des rebelles du groupe Libériens unis pour la réconciliation et la démocratie (LURD).
Des sources proches de la Défense ont indiqué que des poches d'insurgés, qui seraient entrés du côté ivoirien de la frontière, ont attaqué mercredi Toe Town et Zleh Town, dans le comté du Grand Gedeh, et sont partis en direction de Zwedru, qui est la capitale du comté.
C'est la deuxième fois en moins d'un mois que les insurgés ont lancé des attaques dans le Grand Gedeh. Durant la première attaque - contre Toe Town - trois employés de l'Adventist Relief and Development Agency (ADRA) ont été tués.
Zwedru héberge des milliers de réfugiés ivoiriens et des ressortissants de pays tiers ayant fui le conflit armé dans le pays voisin, la Côte d'Ivoire. Le HCR a perdu le contact avec quelque 5 000 Ivoiriens et d'autres ouest-africains dans le centre de transit de Zwedru, a indiqué jeudi un porte-parole du HCR à Genève. Il est à craindre qu'ils aient été pris dans les affrontements.
"Nous avons été brièvement en contact cet après-midi avec nos deux employés locaux qui étaient restés derrière. Ils ont réussi à fuir vers le sud de Zwedru", a précisé jeudi à Monrovia Theo Vodounou, le coordinateur du HCR pour les opérations frontalières d'urgence. "Cependant, nous n'avons aucune information sur le sort des réfugiés".
Les combats ont éclaté alors que le HCR esquissait des plans pour transférer tous les réfugiés de Zwedru vers un autre centre de transit à Harper, sur la côte atlantique, à cause de l'insécurité accrue dans le Grand Gedeh.
Des combats se sont également produits dans le centre et l'ouest du Liberia. Le président Charles Taylor a fait savoir que son Gouvernement avait déjà informé les Nations Unies qu'il allait importer des armes pour défendre "la souveraineté du Liberia". Il a déclaré à des journalistes mercredi, dans le centre pour les personnes déplacées, juste à la périphérie de Monrovia, que cette action était fondée sur la Charte de l'ONU qui, selon lui, autorise chaque Etat membre à se defendre face à une agression.
Le Liberia est assujetti à un embargo sur les armes imposé par le Conseil de sécurité depuis 2001 présumable d’avoir attisé la crise sierra léonaise en appuyant les rebelles dans ce pays.
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