La réunion devait élaborer une stratégie claire pour l'étape finale d'un projet régional visant à incorporer les droits de l'enfant dans l'ordre du jour militaire, selon Save the Children (SCF) en Suède, dont le bureau régional a organisé la rencontre, en coopération avec le Secrétaire exécutif adjoint de la CEDEAO, Cheikh Oumar Diarra, et le Directeur de l'Unité de protection de l'enfance, de la CEDEAO, Ibrahima Diouf.
Une déclaration approuvée par les participants à la réunion invite la CEDEAO à demander aux Etats membres d'engager du personnel, du temps et de l'énergie en vue d'intégrer les droits de l'enfant et la protection de l'enfance (notamment le non recrutement d'enfants dans les forces armées, et un comportement sexuel responsable à l'égard des enfants) dans la formation professionnelle de tous les membres des forces de sécurité. Autre recommandation issue de la réunion de Dakar: la mise en place par les Etats membres de mécanismes de communications permettant au personnel civil et militaire d'informer sur les atteintes aux droits de l'enfant durant un conflit.
La déclaration sera transmise au secrétaire exécutif de la CEDEAO, selon un communiqué de presse émanant de SCF-Suède le 14 décembre.
Depuis l'an 2000, les Etats membres de la CEDEAO sont convenus de former l'armée aux droits de l'enfant.
Le projet a débuté avec la Déclaration d'Accra sur les enfants affectés par la guerre, adoptée en avril 2000 par la CEDEAO, dans laquelle les Etats régionaux sont convenus d'intégrer les droits de l'enfant et la protection des enfants dans les conflits armés dans les programmes de formation de l'armée et des autres forces de sécurité.
Depuis, SCF-Suède a appuyé des ONG partenaires dans 13 pays pour travailler avec des membres des forces armées à la mise sur pied de corps de formateurs pour répercuter la formation sur les enfants, leurs droits et leur protection. La formation a mis l'accent sur la compréhension de la façon dont les enfants sont affectés par les conflits et par le comportement des membres des forces armées. SCF a également indiqué qu'un appui a été fourni aux points centraux au sein des forces armés pour plaider en faveur de l'intégration des droits et de la protection des enfants dans les structures, les régles et les règlements de l'armée régulière. Un manuel de formation régionale, des bandes dessinées et des cartes sur les droits et la protection des enfants avant, pendant et après les conflits ont également été produits et distribués dans toute la région.
L'étape finale du projet résidera dans l'intégration effective, à la fin de 2003, des droits et de la protection de l'enfance dans les doctrines et les programmes de formation de toutes les forces armées participantes, et de la passation du projet des civils (ONG) aux militaires, a annoncé à IRIN Andy Brooks, qui dirige le bureau de SCF-Suède à Abidjan, en Côte d'Ivoire.
Des milliers d'ores et déjà formés dans plusieurs pays
Les pays participant au projet sont le Bénin, le Burkina Faso, la Côte d'Ivoire, la Gambie, le Ghana, la Guinée, la Guinée-Bissau, le Liberia, le Mali, le Niger, le Sénégal, la Sierra Leone et le Togo. D'après SCF, un nombre significatif de cycles de formation a déjà été effectué dans certaines de ces nations.
Environ 20 000 acteurs non étatiques en Sierra Leone (des ex-rebelles et des anciens membres des milices pro-gouvernementales) ont bénéficié d'une formation sur les droits de l'enfant et la protection de l'enfance, qui a également été inscrite dans le programme d'entraînement militaire en Sierra Leone, a déclaré M. Brooks à IRIN. Au Liberia, les partenaires ont non seulement accès aux forces armées du Liberia mais également à l'unité anti-terroriste, pour laquelle un atelier de formation a été organisé dans le palais présidentiel.
Jusqu'à juin 2002, les statistiques de plusieurs pays ont montré que plus de 15 000 officiers et soldats ont été entraînés et sensibilisés, toujours selon SCF, qui a précisé dans un communiqué de presse daté du 15 décembre que le projet a également aidé à entraîner 750 formateurs de formateurs.
Environ 2 000 soldats en partance pour des missions de maintien de la paix ont été sensibilisés et informés sur leurs obligations morales à l'égard des enfants dans leurs pays de déploiement. D'après M. Brooks, les soldats des pays ayant signé pour le déploiement d'une force ouest-africaine en Côte d'Ivoire, notamment le Bénin, le Niger, le Sénégal et le Togo, ont subi avant le déploiement un entraînement axé sur les droits et la protection des enfants.
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