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Plus de 30 000 personnes ont fui au Liberia et en Guinée - HCR

Les combats continus dans l'ouest de la Côte d'Ivoire ont provoqué la fuite de plus de 30 000 personnes au Liberia et en Guinée au cours de la semaine passée, et ont fait que le Haut Commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR) est sans nouvelles de plus de 45 000 réfugiés dans cette partie du pays.

Dans un communiqué de presse publié vendredi, l'agence a indiqué que depuis le début des combats la semaine dernière à Man et Danané, des villes de l'ouest du pays, environ 27 000 personnes ont fui au Liberia, en empruntant 12 points de passage à la frontière.

Elle a néanmoins noté que d'autres rapatriés d'origine libérienne pourraient avoir atteint leur destination finale sans être officiellement enregistrés.

"On a vraiment été pris par surprise", a déclaré Moses Okello, représentant du HCR au Liberia. "Car nos scénarios reposaient sur la situation qui prévalait, à savoir qu'un mouvement rebelle avait pris les armes en Côte d'Ivoire et qu'il négociait avec le Gouvernement. Nous ne pouvions prévoir l'émergence de nouveaux mouvements et de nouvelles poches de combats comme cela s'est produit la semaine dernière dans l'ouest du pays", a-t-il ajouté.

Le 28 novembre, deux nouveaux groupes rebelles inconnus jusqu'ici, le Mouvement Populaire Ivoirien du Grand Ouest (MPIGO) et le Mouvement pour la Paix et la Justice (MPJ), ont capturé Man et Danané, deux petites villes situées à l'ouest. Dans les deux jours qui ont suivi, ils ont occupé Toulepleu et Touba, dans la même région, mais les forces loyalistes ont lancé des assauts d'envergure pour les déloger de Man et de Toulepleu.

D'après le HCR, la plupart des réfugiés inscrits sont des Libériens fuyant les violences, et plus de 2 600 Ivoiriens les ont rejoints. Le HCR au Liberia a envoyé 23 camions à la frontière pour transférer les nouveaux arrivants vers des régions plus sûres.

La majorité des nouveaux arrivants, toujours selon le HCR, se dirigent vers les comtés de Nimba, du Grand Gedeh et de Bong, à l'Est du Liberia. Le HCR cherche des solutions à long terme pour ceux qui n'ont pas où aller.

L'agence onusienne a déjà mis en place trois centres de transit dans les comtés de Nimba et du Grand Gedeh, et négocie actuellement l'ouverture d'un quatrième centre à Mariland, plus au sud.

"Pour l'instant, à part le fait de fournir des services essentiels d'eau, de santé et d'hébergement, nous nous concentrons sur notre capacité de transport", a précisé M. Okello. "Nous recevons aussi de nombreuses sollicitations de personnes nous demandant de les transporter vers les comtés de Nimba et de Lofa. Certaines personnes vont rejoindre leurs proches dans la [capitale] Monrovia", a-t-il informé.

Parmi les nouveaux arrivants figurent des personnes de nationalités variées, a-t-il encore noté. "Nous avons 78 Sierra Léonais qui vont être emmenés à Monrovia aujourd'hui [6 décembre] en vue de leur rapatriement, ainsi que 73 Guinéens qui seront assistés pour retourner chez eux. Il existe également un petit nombre de personnes d'autres origines, comme des Ghanéens, des Nigérians et même deux Américains qui vivaient dans la région en proie à l'agitation et qui ont fui avec les autres", a expliqué M. Okello.

En Guinée, quelque 2 800 personnes qui ont fui le conflit ivoirien se sont inscrites en franchissant la frontière depuis le 29 novembre. Il s'agit de 1 151 Guinéens, de 853 Ivoiriens et de 741 Libériens, a indiqué le HCR. Ils se trouvent pour la plupart dans la péfecture de Lofa, juste de l'autre côté des régions occidentales de Man et de Danané.

L'agence a signalé que les nouveaux arrivants semblaient épuisés, certains d'entre eux ayant marché pendant six à sept jours. Ils séjournent actuellement dans des abris temporaires à la frontière ou dans des familles d'accueil. Le HCR s'apprête à les transférer aussi tôt que possible vers le centre de transit de Nonoh, dans le sud, et vers le camp de Laine, près de Nzérékoré.

Par ailleurs, le HCR a exprimé sa préoccupation devant le sort de plus de 45 000 réfugiés, pour la plupart des Libériens installés dans l'ouest de la Côte d'Ivoire, dont l'Agence est sans nouvelles. L'accès à ces zones de combats a en effet été interdit et les lignes téléphoniques coupées.

Le Programme alimentaire mondial (PAM) répond aux besoins de la population affectée et vient d'achever l'enregistrement de 41 600 familles bénéficiaires, notamment de 51 000 enfants de moins de cinq ans à Bouaké, une ville du centre de la Côte d'Ivoire.

Dans son bulletin hebdomadaire sur les secours d'urgence paru vendredi, le PAM a indiqué qu'une distribution générale, démarrée le 3 décembre, continuera pendant une dizaine de jours dans 28 sites dans la région de Bouaké.

Les rations d'un mois, de 400 tonnes de riz au total, ne couvriront que dix pour cent des besoins nutritionnels car la plupart des bénéficiaires disposent de sources d'alimentation complémentaires. La distribution a été effectuée en collaboration avec CARE, Action Contre la Faim (ACF), et avec du personnel de la Mission catholique et du Conseil National Islamique (CNI), a-t-il ajouté.

D'autre part, le médiateur de la crise ivoirienne, le président togolais, Gnassingbé Eyadéma, est arrivé lundi dans la capitale administrative ivoirienne, Yamoussoukro, pour avoir des entretiens avec le président ivoirien, Laurent Gbagbo, ont informé les médias.

Au Togo, le principal groupe rebelle, le Mouvement Patriotique de Côte d'Ivoire (MPCI), a menacé dimanche de se retirer des pourparlers avec le Gouvernement ivoirien.

"Le MPCI est clair, nous ne pouvons discuter avec un régime génocidaire, nous pouvons seulement le combattre", a rapporté la BBC qui citait le secrétaire général du mouvement, Guillaume Soro.

"Nous attendrons jusqu'à lundi soir pour voir s'il a été mis un terme à toute cette complicité. Sinon, nous, au MPCI, déciderons que nous ne pouvons plus traiter avec ce régime", a-t-il poursuivi.

La menace du MPCI fait suite à l'annonce, il y a une semaine, par l'armée française de la découverte d'un charnier à Pelezi, à environ 70 km de Daloa, dans l'ouest de la Côte d'Ivoire.

Le secrétaire exécutif de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), Mohammed Ibn Chambas, cité par la presse, aurait déclaré dimanche que l'organisation régionale ouvrirait une enquête sur la tuerie de 120 personnes, que les rebelles attribuent au Gouvernement.

Le ministère de la défense ivoirien a invité samedi les jeunes âgés de 20 à 26 ans à se porter volontaires pour aller combattre dans la partie occidentale du pays.

Le porte-parole de l'armée, le colonel Jules Yao Yao, a déclaré que les troupes loyalistes ont affronté dimanche les rebelles du MPCI à Koutouba, un village situé à l'Est, à environ 450 km au nord de la capitale économique, Abidjan.

La BBC a également informé que les rebelles ont occupé Blolequin, une localité à l'ouest du pays, mais qu'ils n'ont pas réussi à saisir Guiglo, à 120 km de la frontière libérienne.

La crise en Côte d'Ivoire a été déclenchée par une mutinerie militaire le 19 septembre dernier, divisant le pays en deux, avec le sud aux mains du Gouvernement et le nord contrôlé par le MPCI.



This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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