Et d'ajouter que la principale responsabilité incombe au Gouvernement sierra-léonais. « S'il n'étend pas vigoureusement l'exercice de son autorité sur l'ensemble de son territoire, en s'assurant de nouveau la maîtrise des ressources nationales du pays et en commençant à assumer la responsabilité de sa sécurité, la stabilité restera vulnérable », a-t-il souligné.
« Le peuple sierra-léonais et la communauté internationale ont beaucoup fait ensemble pour aider le pays à se redresser après un conflit long et dévastateur », a déclaré M.Annan à la Réunion du Groupe consultatif sur la Sierra Leone, qui se déroule à Paris. « Mais les nouvelles bases jetées pour la paix et le développement demeureront fragiles si l'on ne s'attaque pas aux facteurs risquant de ramener l'instabilité ».
La réduction des effectifs de la Mission des Nations Unies en Sierra Leone durant les deux prochaines années donne à la Sierra Leone et à ses partenaires internationaux « un créneau » pour faire face aux questions essentielles touchant à la consolidation de la paix après le conflit et pour jeter les fondements d'un développement durable, alors que le parapluie de sécurité assuré par la MINUSIL est encore présent.
Le retrait progressif de la MINUSIL «sera soigneusement synchronisé avec les efforts de renforcement de la capacité de la Sierra Leone dans le secteur de la sécurité», a-t-il précisé dans un message délivré par Hédi Annabi, Sous Secrétaire-Général aux opérations de maintien de la paix de l'ONU.
M. Annan a salué la contribution du Royaume-Uni à la formation et à la restructuration de l'armée de la Sierra Leone, ainsi qu'à la refonte de son système pénal et judiciaire. Il a néanmoins signalé qu'«une assistance supplémentaire est à présent nécessaire pour que la force de police nationale dispose de la formation, des infrastructures, des véhicules et du matériel de communication nécessaires pour assumer la responsabilité principale en matière de sécurité interne alors que la MINUSIL est sur le départ ».
M. Annan a informé la réunion qu'environ 32 000 ex-combattants ont été intégrés dans la société sierra-léonaise, mais 24 000 autres attendent des possibilités de réinsertion. Or, « malgré des contributions généreuses, le Fonds d'affectation spéciale multidonateur pour ce processus enregistre un déficit d'environ 10 millions de dollars », a-t-il ajouté.
La Commission pour la Vérité et la Réconciliation de la Sierra connaît aussi un déficit de financement important, a noté M.Annan. Il a instamment demandé aux gouvernements de répondre à l'appel pour des ressources supplémentaires lancé par le Haut Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme.
La réunion des 13 et 14 novembre, organisée par le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) et par la Banque mondiale, a connu la participation des agences internationales et des gouvernements donateurs. « La Sierra Leone fait des progrès pour se remettre d'une décennie de conflit dévastateur, et le gouvernement demande un appui international accru pour l'énorme tâche de reconstruction qui l'attend et pour accélérer les efforts tendant à réduire la pauvreté répandue qui afflige plus de 80 pour cent de sa population », a indiqué le PNUD lundi.
[Pour lire le message en anglais du Secrétaire-Général, http://www.un.org/apps/sg/sgstats.asp?nid=154 ]
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