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Il ne faut pas présenter les mutins devant une cour martiale, exhortent des groupes des droits de l’homme

Des groupes de défense des droits de l’homme au Niger ont lancé un appel au gouvernement pour qu’il ne fasse pas comparaître les soldats, qui se sont récemment mutinés, devant une cour martiale, comme l’exige la coalition au pouvoir dans le pays.

Le Collectif des organisations de défense des droits de l'homme au Niger (CODH), coiffant plusieurs organisations, a indiqué qu’elles étaient "furieuses et scandalisées" car la loi martiale est ‘une réminiscence d’un Etat non civilisé », pouvait-on lire dans un communiqué diffusé jeudi.

La coalition au pouvoir au Niger, l’Alliance des forces démocratiques (AFD), avait invité le gouvernement mercredi à mettre sur pied « aussitôt que possible, une cour martiale comme prescrit par les réglements militaires, afin de juger les soldats qui se sont rendus coupables de rébellion contre l’autorité de l’Etat, ainsi que leurs complices ».

Le CODH a suggéré qu’au lieu de cela, le gouvernement doit établir une commission indépendante d’enquête pour faire la lumière sur les événements entourant la mutinerie et convoquer une session extraordinaire du parlement dans le but de discuter de la situation actuelle dans le pays. Il a aussi invité la communauté internationale « à se mobiliser afin d’empêcher le retour de la dictature au Niger ».

Les groupes des droits de l’homme ont également appelé à l’abrogation du décret présidentiel du 5 août sur la liberté de la presse, affirmant qu’il étant inconstitutionnel et contraires aux instruments internationaux ratifiés par le Niger.

"Les libertés fondamentales sont des droits établis qui ne peuvent, sous aucune circonstance, être remis en cause », a affirmé le CODH, qui a exhorté l’ensemble de la société civile à « créer un vaste front pour résister à la confiscation des droits démocratiques ».

Le président Mamadou Tandja avait publié lundi un décret interdisant “la propagation, par tout moyen de communication, d'informations ou d'allégations de nature à mettre en cause les opérations de défense nationale”. Toute violation de ces mesures entraînera la suspension ou la fermeture provisoire de l'organe de presse et de l'imprimerie l'éditant, ainsi que la saisie du support employé, stipule le décret.

La mutinerie a éclaté le 30 juillet à Diffa, à 1500 km à l’est de la capitale Niamey, lorsque des soldats ont pris le contrôle de leurs casernes et ont détenu plusieurs responsables pour réclamer de meilleures conditions de vie et le paiement de leurs arrriérés d’indemnités. D’autres à N'Guigmi et N'Gourti, plus à l’est, se sont également joints à la mutinerie.

Le gouvernement a décrété un état d’urgence dans la région et a mis aux arrêts plusieurs officiers supérieurs de l’armée, qu’il soupçonne de soutenir la mutinerie.

M. Tandja a annoncé que l’Etat allait imposer des sanctions exemplaires contre les personnes ayant eu une responsabilité, de près ou de loin, dans la mutinerie.


This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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