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Des mutins détiennent un préfet, un maire et d’autres dignitaires

Des mutins de l’armée à Diffa, à 1500 km à l’est de la capitale du Niger, Niamey, auraient détenus jeudi plusieurs fonctionnaires civils, de la défense et de la sécurité, notamment le préfet de la région, un député et le maire de la ville.

Les soldats ont commencé la mutinerie mercredi pour appuyer leurs revendications en vue d’améliorer leurs conditions de vie et du paiement des allocations qui leur sont dues. Un habitant de la localité a déclaré jeudi sur Radio Anfani, une station privée dans la capitale, que les habitants étaient très inquiets et que les soldats semblaient très en colère. La situation a été décrite comme extrêmement tendue. Les soldats parcouraient la ville en tirant sporadiquement avec leurs armes.

Le gouvernement du Niger a décrété l’état d’urgence dans la région de Diffa et, jeudi, des gendarmes à Niamey ont appréhendé trois officiers de l’armée qui étaient très proches du défunt Ibrahima Baré Mainassara, assassiné en 1999.

Le gouvernement a informé dans la nuit de mercredi. à l’issue d’une réunion urgente du cabinet, que la mutinerie s’était convertie en une rébellion contre l’Etat. Il a précisé que les mutins avaient isolé le département en coupant les communications téléphoniques avec le reste du pays et qu’ils avaient attaqué des biens privés et des projets. Ils ont également occupé une station de radio locale qui a limité ses programmes depuis à de la musique militaire.

Le gouvernement a indiqué que les mutins ont demandé la démission du chef de l’état major, Moumouni Boureima, et ont exigé que le premier ministre Hama Amadou se rende à Diffa. Cependant, les mutins, contactés par des médias, ont démenti l’information, ajoutant qu’ils n’ont rien à faire avec les officiers arrêtés à Niamey et qu’ils n’ont jamais appelé à la démission de M. Boureima. Ils ont également affirmé jouir de l’appui d’autres garnisons dans l’est du pays.

Le gouvernement a annoncé qu’il ne permettra pas aux soldats de défier leurs officiers et qu’il rétablira l’ordre et la discipline. « Le haut commandement de l’armée a reçu l’ordre de libérer sans conditions les autorités civiles et militaires détenues, le plus tôt possible et par tous les moyens qu’il jugera nécessaires, et de rétablir l’ordre et la discipline dans les casernes », a-t-il souligné.

Des sources bien informées ont signalé que des renforts militaires étaient en cours de préparation jeudi à Niamey en vue d’un déploiement à Diffa pour libérer les otages.

A history of mutinies and army interventions

Le Niger a fréquemment connu des mutineries de soldats réclamant de meilleures conditions de vie et la démission de leurs officiers. De tels mouvements débutent habituellement dans les casernes du nord ou de l’est avant de se propager dans le reste du pays. Dans certains cas, les revendications finissent par devenir d’ordre politique.

Le 15 avril 1974, les forces armées du Niger avaient annoncé leur entrée sur la scène politique par un coup d’état qui a porté au pouvoir le chef de l’état major, le Lieutenant-colonel Seyni Kountché.

Le 27 janvier 1996, l’armée a une nouvelle fois destitué le gouvernement démocratiquement élu du président Mahamane Ousmane, sous prétexte que la nation était menacée par des querelles entre politiciens.

Deux années plus tard, un coup d’état sanglant a abouti au renversement et à la mort du président Baré Mainassara. Le militaire avait gouverné pendant neuf mois durant lesquels il a organisé des élections qui ont porté au pouvoir le président Mamadou Tandja en décembre 1999.

Le gouvernement "est conscient qu’il existe encore un malaise au sein de l’armée et qu’il ne lui en faut pas beaucoup pour descendre dans les rues, mais jusqu’à présent, ils n’ont pas pu offrir aux soldats des conditions de travail satisfaisantes pour qu’ils puissent réellement mener à bien leur mission traditionnelle », a opiné un opposant politique.

En 1992, des officiers supérieurs des forces armées ont tenu une réunion à Maradi, une ville du sud, pour « améliorer la capacité d’opération et le moral de l’armée, qui a été battue en brèche durant la conférence souveraine nationale » entre juillet et novembre 1991, qui a ouvert la voie à une démocratie pluraliste.

A cette réunion, les officiers avaient formellement annoncé le retrait de l’armée de la politique mais avaient averti qu’ils « ne toléreraient aucun désordre susceptible de porter préjudice à l’unité nationale et à l’intégrité territoriale du pays ».



This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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