Il prenait la parole en conférence de presse mardi à Bruxelles, la capitale belge, à l’issue d’une tournée d’une semaine qu’il venait d’effectuer en RDC au nom de son parti politique, dans les villes de Kisangani, Goma, Kinshasa et Lubumbashi. Il a déclaré aux journalistes que l’accord conclu à Sun City, entre le président de la RDC, Joseph Kabila, le chef du Mouvement de libération du Congo, Jean-Pierre Bemba, et une trentaine de groupes de l’opposition non armée, ne constitue "qu’un premier pas vers un accord complet".
L’accord obtenu en avril, dans cette ville de villégiature sud-africaine, prévoit la formation d’un gouvernement de transition dans lequel M. Kabila demeurerait président, tandis que M. Memba occuperait le poste de premier ministre. Le Rassemblement congolais pour la démocratie - Goma (RCD-Goma) a pour sa part rejeté cet arrangement, le qualifiant de "farce".
Les forces du RCD-Goma combattent dans l’est du pays en vue de renverser M. Kabila, ce qui a amené des milliers d’habitants à fuir. Selon M. Maelen, "seule une solution politique avec (la participation de) Kigali" permettrait de normaliser la situation humanitaire dans cette partie du pays. Il a lancé un appel en faveur de pressions accrues sur Kigali, précisant qu’après huit ans, le gouvernement rwandais n’avait pas réussi à capturer les responsables du génocide de 1994, mais continuait "de recourir à ce prétexte pour maintenir ses bataillons en RDC, à des centaines de kilomètres de sa frontière".
Le Rwanda a juré qu’il retirerait toutes ses troupes de RDC dès que les auteurs du génocide, soit les milices Hutu Interahamwe et les anciennes forces armées rwandaises, seraient désarmées. M. Maelen a encouragé les leaders de la région et la communauté internationale à aider le Rwanda à procéder au retrait de ses 40 000 soldats.
Il a également invité le ministère belge des Affaires étrangères à réévaluer son appui à M. Kabila parce que, selon lui, des individus qui soutenaient feu le président congolais Mobutu Sese Seko, auraient commencé à s’immiscer au sein d’autres structures politiques, notamment dans celles de MM. Bemba et Kabila, ainsi que dans le RCD-Goma.
La Belgique, l’ancienne puissance coloniale, maintient des intérêts politiques et économiques marqués envers la RDC. Toutefois, d’ajouter M. Maelen, il faudrait établir un code d’éthique à l’intention des sociétés belges faisant affaire dans le pays. "Quelques unes d’entre elles jouent encore un rôle actif dans le pillage des ressources naturelles de l’est du Congo," a-t-il déclaré.
Un cas particulièrement marquant serait celui du Groupe Forrest à Lubumbashi, qui reçoit de l’argent du gouvernement belge, dit-il, soutenant que cette firme s’était livré au pillage du germanium, une ressource métallique utilisée dans les transistors, comme catalyseur ainsi que pour renforcer et durcir les alliages d’acier. M. Maelen estime que le gouvernement belge pourrait imposer des sanctions contre cette société en lui retirant son aide financière pour une période de cinq à 15 ans.
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