burundaise, Bujumbura, ont refusé, mardi, de monter à bord des camions
appartenant au bureau du Haut Commissariat des Nations Unies pour les
réfugiés (HCR) qui devaient les amener dans le camp du village de Kinama,
dans la commune de Gasorwe, dans la province de Muyinga au nord-est du pays, selon un responsable de l'agence onusienne.
«Le HCR ne comprend pas pourquoi les Banyamulenge refusent d'aller à
Kinama,» a indiqué mercredi Gabriel Bangui, le responsable des opérations
du HCR.
Cependant, a-t-il ajouté, « une pression très forte est exercée au sein de la communauté des Banyamulenge - et aussi de la part de certains membres politiques de l'UPRONA [Union pour le progrès national] - pour que leurs
membres ne rejoignent pas ce camp ».
Le gouvernement a prévenu les réfugiés, la semaine dernière, qu'il
démantèlerait leur camp dans le quartier de Ngagara à Bujumbura. Néanmoins,selon Bangui, les camps sont encore intacts. Une personne vivant dans le camp, Paul Ruvyagiza, a confié que les Banyamulenge - qui sont d'origine tutsie - savent que le gouvernement a l'intention, un jour, de démanteler les camps de réfugiés originaires de la République démocratique du Congo (RDC), dont les Banyamulenge, comme il l'a démontré, la semaine dernière, dans le camp de Rugombo, au nord du Burundi.
L'association de défense des droits de l'homme du Burundi, la Ligue Iteka, a
déclaré, le 3 juin, que les Banyamulenge ne se sentent pas en sécurité dans le nouveau camp situé près des frontières du Rwanda et de la Tanzanie. Ils craignent aussi, ont expliqué ces réfugiés congolais, d'être arrêtés et déportés vers le Rwanda, pays « en guerre » contre eux dans la région du Sud-Kivu, à l'est de la RDC.
Ils évoquaient, à cet égard, à une mutinerie organisée, début 2002, par les troupes tutsies au sein du Rassemblement congolais pour la démocratie (RCD-Goma) - mouvement rebelle soutenu par le Rwanda contrôlant environ un tiers de la RDC -qui a donné lieu à des combats acharnés aux alentours de Minembwe, dans le sud-Kivu, entre les troupes du RCD et les mutins dirigés par le commandant Patrick Masunzu.
Les Banyamulenge ont aussi indiqué à la Ligue Iteka que l'emplacement
proposé pour le nouveau camp se situe à 36 km de la Tanzanie, pays qui
abrite des « forces négatives » - soit des Hutus rwandais, qui ont massacré
des Banyamulenge à l'est de la RDC.
En outre, selon la Ligue Iteka, les Banyamulenge décrivent les habitants de
Muyinga comme étant hostiles, en raison d'une lettre adressée par neuf
députés de Muyinga au président de l'Assemblée nationale du Burundi, faisant référence au « comportement négatif des réfugiés, préjudiciable à la sécurité en général, et à la méfiance régnant entre les habitants de Muyinga et les réfugiés ».
Cependant, Bangui a affirmé que les troupes armées du gouvernement assurent
la sécurité à Kinama. Certains de ces soldats sont des femmes qui ont été
déployées pour apporter une protection spéciale aux femmes réfugiées.
Le 27 mai, le gouvernement burundais et le HCR ont commencé à transférer les
réfugiés congolais vers le camp de Kinama où l'agence approvisionne en eau 1082 personnes, subvient à leurs besoins sanitaires et leur offre un
enseignement.
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