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Le RCD parle de 500 morts en Ituri, la MONUC ouvre une enquête

La Mission de l'ONU en République démocratique du Congo (MONUC) - doit
ouvrir une enquête sur des informations faisant état du massacre de 500 personnes au cours d'affrontements entre groupes Hema et Lendu dans la province de l'Ituri au nord-est de la République démocratique du Congo (RDC), a confié lundi à IRIN le commandant en force de la MONUC, le
général Mountaga Diallo.

« Il semble que la situation s'aggrave et je crains que nous n'ayons à
attendre le pire », a-t-il déclaré, ajoutant que huit de ses officiers
de liaison militaires attendaient encore, ce lundi, les laissez-passer de
sécurité de la part des autorités locales - le Rassemblement congolais
pour la démocratie-Kisangani-Mouvement de libération (RCD-K-ML) et leurs
alliés ougandais - pour se rendre sur les lieux où ont eu lieu les combats de la semaine dernière près de Bunia. M. Diallo a précisé qu'il conduirait
cette semaine une délégation de la MONUC à Kampala, la capitale ougandaise, pour tenir des consultations avec des responsables du gouvernement sur les moyens
possibles de « calmer la situation ».
Samedi, le RCD-Goma, mouvement de l'opposition armée soutenu par le
Rwanda,a dénoncé le massacre de civils perpétré aux alentours de Bunia,
alléguant que les troupes du RDC, soutenues par les milices congolaises Mayi-Mayi alliées au chef du RCD-K-ML Mbusa Nyamwisi, avaient commis ces actes de violence.

Le porte-parole du RCD-Goma, Jean-Pierre Lola Kisanga, a fait savoir
que son mouvement était préoccupé par la sécurité des civils aussi bien dans
les zones gouvernementales que dans les territoires aux mains du RCD-K-ML
et a appelé la communauté internationale à condamner les « actes répandus » de violations des droits de l'homme et du droit humanitaire international.

Il a prié instamment le Conseil de sécurité de l'ONU d'exiger que les
gouvernements congolais et ougandais « mettent fin aux massacres civils
en Ituri, et qu'une commission d'enquête internationale de l'ONU soit
créée pour trouver les coupables ».

Dans une lettre adressée le 19 mars au Secrétaire général de l'ONU,
Kofi Annan, Human Rights Watch (HRW) demande à la MONUC « d'envoyer
immédiatement un renfort de soldats et d'observateurs civils dans la province de l'Ituri déchirée par cette crise», rappelant que le « conflit entre Hemas et Lendus a entraîné la mort de centaines de civils et le déplacement de milliers d' habitants ».

A propos de la montée en spirale des massacres depuis l'origine du
conflit entre Hema et Lendu en 1999, HRW a déclaré, « les luttes de leadership au sein du RCD-K-ML et la manipulation exercée par l'armée d'occupation ougandaise ont entretenu la violence. » « Il semble qu'il y ait une manipulation politique derrière ces rivalités ethniques, » a indiqué M. Diallo. Les deux groupes, a-t-il ajouté, étaient organisés en milices,
entraînés dans des camps et armés, entre autres, de fusils d'assaut AK-47. Il a ajouté que les Forces de défense du peuple ougandais - qui comptent au moins un millier de soldats en Ituri - avaient déployé en vain de multiples efforts pour mettre un terme aux combats.

Par ailleurs, le Rwanda a renouvelé ses appels auprès de la MONUC pour
qu'elle désarme les 40 000 Interahamwe (milice hutue) qui, selon Kigali,
seraient basés en RDC. L'envoyé spécial du président Paul Kagamé pour
la région des Grands Lacs, Patrick Mazimhaka, a demandé, jeudi, au Conseil de sécurité de déployer des casques bleus pour désarmer les troupes de l'Interahamwe, estimant que cette opération encouragerait à leur tour les ex-FAR, (les anciennes forces armées rwandaises), soit 15 000 troupes à renoncer aux violences, d'après un bulletin de la BBC. Cette
initiative,a-t-il confié à Reuters, inciterait le Rwanda à retirer l'ensemble de ses troupes du territoire de la RDC.

A propos des estimations de la MONUC relatives au nombre d'Interahamwe
à l'est de la RDC, soit entre 12 000 et 15 000 troupes, M. Mazimhaka a
affirmé vendredi à Radio France Internationale (RFI) que ces chiffres « concernaient
la situation du Kivu et du Nord Katanga, des zones accessibles à la
MONUC ... la MONUC n'a pas accès aux camps militaires du gouvernement de
Kinshasa où se trouvent ces 40 000 troupes. »

Parallèlement, le leader du RCD-Goma Adolphe Onusumba s'est rendu dans
l'est de la RDC pour informer les populations locales des efforts consentis par son mouvement en vue de reprendre le dialogue intercongolais. Les pourparlers de Sun City, en Afrique du Sud se sont soldés en avril par une alliance entre Joseph Kabila, le Mouvement de libération du Congo,
organisation de l'opposition armée dirigée par Jean-Pierre Bemba et
soutenue par l'Ouganda, et une majorité de représentants de l'opposition politique et de la société civile.
Dans le cadre de cet accord, M. Kabila resterait président dans un nouveau
gouvernement et M. Bemba deviendrait premier ministre. Le RCD-Goma a
rejeté l'offre de présidence de l'Assemblée nationale puis a formé une
association - l'Alliance pour la sauvegarde du dialogue intercongolais
-
avec cinq partis de l'oppposition non armée, dont le groupe de l'Union
pour la démocratie et le progrès social, dirigé par Etienne Tshisekedi.

Tandis que l'ensemble des partis ont exprimé leur volonté à poursuivre
les pourparlers, le camp de Kabila et de Bemba insiste pour que toute
future négociation ait lieu selon les termes de son accord de Sun City.
Cependant,l'alliance dirigée par le RCD-Goma refuse de reconnaître cet accord,demandant la reprise du dialogue pour débattre de toutes les questions en suspens.


This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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