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Les belligérants en RDC et au Burundi exhortés à assumer leur responsabilité

Le président Benjamin Mkapa de Tanzanie et le chef de la délégation du Conseil de sécurité des Nations Unies, en visite dans le pays, ont appelé les dirigeants politiques en République démocratique du Congo (RDC) et au Burundi à assumer leur responsabilité pour rétablir la paix dans leurs pays.

S'exprimant samedi dans une conférence de presse dans la capitale tanzanienne, Dar es-Salaam, tant M. Mpaka que l'ambassadeur français auprès de l'ONU, Jean-David Lévitte, ont souligné que la délégation de l'ONU tentera d'aider à coordonner les processus de paix, mais qu'il était finalement du ressort des dirigeants concernés de mettre le bien-être de leur peuple avant les intérêts personnels, et de ramener la stabilité dans la région.

Un autre délégué de l'ONU a ajouté que la possibilité d'imposer des sanctions à l'égard des parties belligérantes a été soulevée car la communauté internationale estime que la violence était de plus en plus « inacceptable ».

M. Mkapa a indiqué que le problème a surgi à cause d'un manque d'engagement en faveur du processus de paix. « C'est la direction politique au Burundi, toutes idéologies confondues, qui doit placer les intérêts nationaux au-dessus des manoeuvres pour des postes, que ce soit pendant la période de transition ou pour la distribution finale », a-t-il déclaré.

Pour le moment, a-t-il poursuivi, les retards dans le rétablissement de la paix ont été le résultat de la concentration des dirigeants sur la protection de leurs propres postes, au lieu de tenter d'appuyer une paix durable.

Il a indiqué que les dirigeants doivent réaliser que « leur peuple ont assez souffert et qu'ils ont une occasion unique de restaurer un sens de l'unité nationale et de donner une expression à l'indépendance, territorialement ».

"J'en dirais autant pour le dialogue Congolais », a-t-il conclu.

A la différence de ses voisins de la RDC, la Tanzanie n'a pas de troupes dans le conflit, bien qu'elle ait été accusée d'héberger des éléments étrangers armés parmi le million de personnes qui ont trouvé refuge dans le pays.

De son côté, M. Lévitte a indiqué que l'ONU faisait entièrement siens les sentiments de M. Mpaka, et qu'alors que le Conseil de sécurité pourrait aider les dirigeants à appliquer les accords qu'ils ont eux-mêmes négociés, il fallait que ce soit un effort conjoint. Il a ajouté qu'il n'y a « pas de place » dans la région pour ceux qui ne voudraient pas cesser les hostilités, comme il n'y a pas d'espoir réel de paix.

D'une façon plus spécifique, M. Lévitte a déclaré aux journalistes que la question des troupes étrangères en RDC a été discutée avec les ministres des Affaires étrangères durant le périple. Tout comme le désarmement des troupes rwandaises (ex-FAR) et de l'Interahamwe encore en RDC, M. Lévitte a souligné que l'idée d'un rideau temporaire de troupes du côté congolais de la frontière rwandaise a été suggérée par le Conseil de sécurité et pourrait aider à répondre à certaines inquiétudes en rapport avec la sécurité au Rwanda.

Il a indiqué que les troupes travailleraient dans une zone limitée, « en accord » avec les troupes de la RDC et « avec la participation » des observateurs de la Mission de l'ONU en RDC (connue par son sigle français 'MONUC').

"Et lorsque nous avions proposé cela, nous avions dit qu'on pourrait faire de même pour la frontière du Burundi et la frontière de l'Ouganda », a-t-il ajouté. "Cela a été accepté non seulement par le gouvernement de la RDC mais aussi par l'Ouganda et par le Rwanda". Des experts militaires s'occuperont des modalités pratiques d'une telle force tampon, en détaillant la durée du déploiement, l'étendue du territoire que chaque force patrouillera et leurs modalités de travail avec la MONUC, a rapporté Reuters vendredi.

Tout en reconnaissant les progrès accomplis, M. Lévitte a noté que le processus de paix était « trop lent » et, en se référant au Burundi en particulier, avec tous les éléments de l'éventail politique représentés dans le gouvernement de transition, il n'y a « aucune raison » de continuer les combats, qu'il a qualifiés de « dénués de sens »

Sir Jeremy Greenstock, ambassadeur britannique auprès de l'ONU et membre de la délégation du Conseil de sécurité, a déclaré que la « communauté internationale trouve de plus en plus inacceptables » ceux qui persistent à emprunter la voie de la violence. « Le temps est venu pour une action dans la région afin de convaincre ceux qui préserve l'option militaire qu'elle ne sera pas la réponse pour eux ou pour la région », a-t-il affirmé.

Rappelant l'efficacité des sanctions à l'encontre du groupe rebelle angolais UNITA, il a continué : « Il serait temps que ces groupes réalisent que leur force de levier et leurs choix vont diminuer et s'amoindrir s'ils ne prennent pas la décision maintenant d'entrer dans les négociations ».

L'idée des sanctions, a conclu M. Lévitte, a effectivement été suggérée et approuvée par les « ministres et par les signataires du comité politique », mais l'idéal serait que celles-ci soient uniquement utilisées comme un moyen de pénaliser ceux qui ont refusé de mettre en oeuvre les accords qu'ils ont signés.

Dans l'intervalle:

* Le Jeudi 2 mai, l'équipe de l'ONU effectuait une visite à Luanda, en Angola, pour rencontrer le président Jose Eduardo dos Santos et le comité politique de l'accord de cessez-le-feu de Lusaka. M. Dos Santos a affirmé à la délégation qu'il userait de toute son influence pour aider à construire la paix en RDC maintenant que la guerre dans son propre pays semble être finie, ont rapporté les agences de presse.

* Une réunion à Luanda jeudi entre le mouvement d'opposition armé appuyé par le Rwanda, le Rassemblement congolais pour la démocratie (RCD-Goma), et les signataires de l'accord de Sun City, n'a abouti à aucun résultat, même si les deux côtés sont convenues d'engager un dialogue.

Le secrétaire général du RCD, Azarias Ruberwa a réitéré vendredi à Radio France Internationale la position de son organisation que l'accord de Sun City était un accord exclusif conclu principalement entre le gouvernement de Kinshasa et le Mouvement de libération du Congo (MLC) rebelle appuyé par l'Ouganda, en-dehors des bornes convenues du dialogue intercongolais.

* Vendredi, la délégation se trouvait à Kampala, en Ouganda, pour rencontrer le président Yoweri Museveni et le chef du MLC, Jean-Pierre Bemba, qui sera premier ministre dans le contexte du nouvel ordre politique en RDC.
M. Museveni a décrit l'accord de Sun City comme une bonne plate-forme pour la paix, tout en soulignant qu'il faudrait l'élargir pour y inclure toutes les parties au dialogue intercongolais.

M. Museveni a indiqué aux journalistes qu'il avait conseillé au président Joseph Kabila de la RDC et à M. Bemba d'être flexibles dans leur accord, et d'inviter les autres groupes armés et de l'opposition politique en RDC afin d'avoir un gouvernement de transition tout à fait inclusif. M. Museveni a appelé à l'unification de l'administration de la RDC, avec le retrait des armées étrangères du pays, l'organisation des élections et la reconstruction des structures de l'Etat, a encore rapporté Radio Ouganda.

* Le Département sud-africain des Affaires étrangères (FAD-anglais) a objecté vendredi à toute allusion au fait qu'il ait été l'hôte du dialogue intercongolais pendant deux mois n'était qu'un gaspillage d'argent, a rapporté l'agence de presse sud-africaine SAPA. L'Afrique du Sud a accepté de payer la majeure partie des dépenses des négociations de paix, estimées à environ 40 millions de rand (3,827,751 de dollars). Trente trois millions de rand supplémentaires (3,157,895 de dollars) seront payés par des donateurs étrangers.

Le directeur général adjoint par intérim du FAD pour l'Afrique, Mme Lindiwe Zulu, a déclaré que le gouvernement sud-africain est entrain de calculer le coût final. "Que les gens puissent penser que les Congolais n'y étaient que pour se distraire me contrarie réellement », a rapporté la SAPA en la citant. « Ils étaient très sérieux et engagés en faveur des négociations ».

*Dimanche, la délégation de l'ONU se trouvait au Burundi pour y rencontrer le président Pierre Buyoya, le Vice-président Domitien Ndayizeye et les présidents du Sénat et de l'Assemblée Nationale. L'équipe a prié le gouvernement de transition au Burundi de poursuivre la réforme politique et sociale et a invité ses ennemis dans la guerre civile à mettre fin à la violence, d'après Reuters, qui a également cité M. Lévitte selon qui le Conseil allait informer le FMI et la Banque mondiale qu'une aide économique au Burundi était indispensable à présent qu'une transition est en cours.

* Lundi se déroulera à Kigali pour rencontrer le président Paul Kagame et les autorités rwandaises. Une réunion aura également lieu avec une délégation des ex-groupes armés rwandais. Mardi, l'équipe doit retourner au Siège de l'Onu à New York.



This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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