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Poursuite des combats, toute la région du Pool est inaccessible

L'ensemble de la région du Pool, en République du Congo (RC), demeure inaccessible, même pour les missions humanitaires. Les autorités congolaises affirment que tout accès sera impossible jusqu'au 25 avril, a informé lundi le Bureau du coordinateur humanitaire des Nations Unies en RC.

La situation "demeure tendue" dans plusieurs localités de la région du Pool, bien qu'aucun combat n'ait été signalé en cette fin de semaine.

Cependant, des sources humanitaires ont remarqué que le renforcement des forces militaires dans la région du Pool se poursuivait. Les partis de l'opposition politique accusent le gouvernement de recruter des mercenaires, ainsi que des troupes angolaises supplémentaires. Depuis 1997, l'Angola maintient un contingent militaire en RC, qui a prêté son soutien aux forces du président Denis Sassou-Nguesso durant les guerres civiles de 1997 et 1998-1999.

A Kinkala, dans la région du Pool, à environ 79 km à l'ouest de la capitale congolaise Brazzaville, trois sites pour personnes déplacées hébergeant quelque 3 500 individus, semblent avoir été spontanément désertés en fin de semaine après que des forces du gouvernement y ont interpellé plus d'une trentaine de jeunes hommes. Personne ne sait où se trouvent ces
3 500 personnes.

Les informations recueillies lors des missions d'évaluation humanitaires suggèrent que seulement 10 000 des 220 000 habitants de la région du Pool ont trouvé refuge en dehors de la région, dans des sites de déplacés situés dans les régions de Brazzaville, Lekoumou, Bouenza et des Plateaux. "Le sort des personnes qui sont restées dans la région du Pool est très préoccupant," a rapporté l'ONU. L'ONU et ses partenaires entendent poursuivre leur dialogue avec les autorités gouvernementales pour avoir accès à cette région.

Des sources humanitaires ont rapporté qu'elles travaillaient actuellement sur la base de deux cas de figure. Dans l'un, il est envisagé que la situation dans le Pool se calme cette semaine, ce qui permettra aux gens de reprendre une vie normale. Dans l'autre, il est envisagé que les combats s'intensifient dans toute la région, dans quel cas la population risque d'être piégée dans la zone de conflit.

Une mission d'évaluation humanitaire prévue la semaine dernière à Kindamba, à environ 170 km au nord-ouest de Brazzaville, dans la région du Pool, a dû être annulée en raison d'informations signalant des affrontements dans la région. Selon des sources gouvernementales, plus de 5 000 personnes déplacées se sont réfugiées à Kindamba, une petite ville isolée comptant 5 000 habitants. "La présence de 5 000 personnes déplacées depuis une dizaine de jours aurait, semble-t-il, donné lieu à une situation humanitaire désespérée," a rapporté l'ONU.

La situation à Brazzaville est, semble-t-il, calme bien que les personnes ayant fui le 9 avril leurs résidences dans les quartiers du sud de la ville ne soient pas encore toutes rentrées chez elles. Le Fonds de l'ONU pour l'enfance a recensé 18 945 personnes déplacées recueillies par des familles de la capitale. La distribution de produits de base non alimentaires pour ces personnes déplacées a commencé.

A Zanaga, dans la région de Lekoumou, au nord-ouest de Brazzaville, une mission humanitaire conjointe destinée à évaluer la situation des déplacés a constaté que seulement quelques personnes avaient trouvé refuge dans les villages voisins et qu'elles étaient toutes très bien intégrées au sein de ces familles d'accueil. La mission a conclu qu'aucune assistance immédiate n'était nécessaire dans cette région.

A Djambala, dans la région des Plateaux, au nord de Brazzaville, une autre mission a confirmé la présence de 217 personnes déplacées vivant dans des familles d'accueil. Tandis qu'aucune nécessité humanitaire immédiate n'a été identifiée, une certaine d'assistance, notamment en matière de vaccination infantile, sera fournie.

"Les agences humanitaires attendent désespérément que quelqu'un de la communauté internationale fasse un geste et envoie au moins des émissaires pour aller inspecter les derniers carnages, montrant ainsi au gouvernement de M. Sassou-Nguesso que le monde l'observe," lisait-on récemment dans le journal sud-africain Mail & Guardian of Johannesburg. "Jusqu'à présent, leurs requêtes se sont heurtées à un mur de silence."

Parallèlement:

AP a rapporté mardi que les milices Ninjas détenaient en otage depuis le 31 mars un prêtre catholique français. Le père Jean Duth serait blessé au tibia.

Le gouvernement a annoncé que 12 soldats avaient été renvoyés de l'armée pour avoir pillé le 9 avril les quartiers de Bacongo, Kissoundi et Makelekele, au sud de Brazzaville, profitant d'une offensive militaire contre des présumés miliciens Ninjas pour piller des magasins et maisons abandonnés par leurs occupants en fuite.

Le gouvernement a déclaré que l'appel du politicien de l'opposition, André Milongo, en faveur d'un report des prochaines élections législatives n'aurait "aucune chance de réussite" puisque les élections avaient déjà été reportées de deux semaines. Des élections législatives et municipales sont prévues le 26 mai.

Les premières violences ont éclaté en RC fin mars, lorsque plusieurs positions militaires du gouvernement dans la région du Pool ont été attaquées par des milices Ninjas, affirment les sources officielles. Les représentants des Ninjas arguent quant à eux que les affrontements ont commencé lorsqu'ils ont découvert que le gouvernement planifiait d'arrêter leur chef de file, le révérend Frédéric Bitsangou (alias Ntoumi).



This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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