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L'insécurité reste un problème alors que l'ONU prépare une réponse

A la suite des hostilités qui ont secoué récemment Brazzaville, la capitale de la République du Congo, et la région environnante de Pool, et en réponse à une requête du gouvernement, les agences des Nations Unies dans ce pays ont mis en place toutes les ressources logistiques, matérielles et humaines pour répondre aux besoins des populations déplacées et/ou affectées par les hostilités et le pillage, a rapporté ce mercredi le Bureau du Coordinateur humanitaire de l'ONU.

Nonobstant, des inquiétudes associées à la sécurité continuent d'empêcher l'accès aux populations à l'intérieur de la région de Pool, a déclaré à IRIN mercredi William Paton, le coordinateur humanitaire de l'ONU. Il a cité le cas de la localité de Kindamba (à 170 km au nord-ouest de Brazzaville), où plus de 5 000 personnes qui ne peuvent avoir accès à leurs champs sont en butte à de graves pénuries alimentaires à deux semaines seulement des récoltes. Il a émis le voeu que les missions d'évaluation des populations affectées à l'intérieur pourront débuter jeudi.

Lors d'une conférence de presse mardi, M. Paton a insisté sur le fait que les parties au conflit doivent garantir l'accès aux populations civiles dans le but de leur distribuer une assistance humanitaire. « En outre, tous les combattants doivent respecter les droits de l'homme des civils, en particulier le droit à ne pas être forcé à se déplacer, le droit de cultiver leur terre, le droit de ne pas avoir leurs maisons pillées, de ne pas être tué ou violé », a stipulé M. Paton.

Il y a une semaine, les groupes humanitaires avaient exprimé leur inquiétude devant le fait que le gouvernement a adopté une approche agressive face à la situation actuelle, favorisant des solutions militaires vigoureuses au lieu de négociations. L'arrivée d'une unité spéciale de soldats angolais dans la région de Pool et à Brazzaville n'a servi qu'à approfondir l'inquiétude de certaines de ces organisations.

Mardi également, le représentant du Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF), Raymond Janssens, a annoncé l'arrivée d'un cargo de l'UNICEF de Copenhague portant 40 tonnes de nourriture, d'articles non alimentaires et de médicaments, afin d'assister les populations affectées. Le représentant du Programme alimentaire mondial, Sory Ouane, a confirmé que plus de 3 000 tonnes de vivres étaient immédiatement disponibles.

Le représentant de l'Organisation mondiale de la santé, Dr Lamine-Cissé Sarr, a rapporté que l'équipement médical est disponible en quantité suffisante pour répondre aux besoins de 30 000 personnes pendant un mois. L'Organisation pour l'alimentation et l'agriculture, le Fonds des Nations Unies pour la population, le bureau du Haut commissariat pour les réfugiés et le Programme des Nations Unies pour le développement ont éalement confirmé que des ressources logistiques et financières étaient disponibles en vue d'une assistance immédiate.

M. Paton a informé IRIN que des organisations non gouvernementales internationales telles que le Comité international de la Croix-Rouge, la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, le Comité de secours international et Médecins Sans Frontières, faisaient partie des principaux partenaires d'exécution de l'ONU.

Selon les estimations, durant les deux semaines écoulées, quelque 80 000 personnes ont été forcées à abandonner leurs foyers dans la République du Congo, parmi elles, plus de 15 000 personnes à l'intérieur et au moins 65 000 autres à Brazzaville, où les habitants ont fui les quartiers sud de la ville le 9 avril. Bien que certains soient retournés chez eux dans la capitale, M. Paton a signalé que l'ONU continue à être préoccupée par leur situation car beaucoup d'entre eux sont blessés ou reviennent dans des logements détruits et/ou pillés.

A l'occasion d'une conférence de presse lundi, le ministre de la Défense, Justin Lekoundzou-Ossetoumba, a exhorté la population de la République du Congo à vaquer à ses occupations quotidiennes car il n'y a pas de guerre. « La force publique a la maîtrise du pays. Il faut que le peuple soit courageux; il y a eu quelques coups de feu, mais il ne faut pas que les populations pensent que nous retournons à la guerre », a rassuré M. Lekoundzou-Ossetoumba, en parlant de la panique du 9 avril dernier dans les quartiers sud de Brazzaville.

Les hostilités ont commencé à la fin mars au Congo, lorsque des postes militaires du gouvernement dans la région de Pool ont été attaqués par les milices 'Ninja', d'après des sources officielles. Les représentants des Ninja ont raconté que les affrontements ont été provoqués quand ils ont découvert que le gouvernement projetait d'arrêter leur chef, le Père Fréderic Bitsangou (alias Ntoumi).

Au terme d'une série de guerres civiles tout au long des années 1990 qui ont pris fin avec des accords de cessez-le-feu en 1999, le processus de démobilisation d'un nombre estimé à 25 000 combattants a débuté au Congo. Il concerne les membres des Cobras (loyaux à l'actuel président, Denis Sassou-Nguesso), des Cocoyes (fidèles à l'ex-président, Pascal Lissouba), et des Ninjas (fidèles à l'ancien premier ministre, Bernard Kolelas).

A travers un programme conjoint du PNUD et de l'Organisation des migrations internationales pour la 'Réintégration des ex-combattants et la collecte des armes légères', opérationnel depuis novembre 2000, plus de 7 500 ex-combattants ont été assistés dans la transition vers la vie civile grâce à des financements et à une formation en vue de créer des petits commerces. Quelque 1 800 ont été réintégrés par le gouvernement, principalement au sein de l'armée. L'initiative a également récupéré et détruit 12 000 armes de petit calibre.

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This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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