"Les opérations de blanchiment de l'argent, si elle se développaient, risqueraient de mettre en cause la stabilité des économies de la zone franc », ont-ils stipulé dans un document publié au terme d'une réunion d'une journée à Yaoundé, au Cameroun, avec le ministre français délégué à la coopération et à la francophonie, Charles Josselin, et l'ancien premier ministre français, Michel Rocard.
La zone franc comprend les pays membres de l'Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) et de la Communauté économique et monétaire de l'Afrique centrale (CEMAC). Les Etats de l'UEMOA sont: Bénin, Burkina Faso, Côte d'Ivoire, Guinée-Bissau, Mali, Niger, Sénégal et Togo, tandis que la CEMAC comprend le Cameroun, le Congo, la Guinée équatoriale, le Gabon, le Tchad et la République centrafricaine.
Les participants à la réunion, qui ont également discuté des moyens de lutter contre le blanchiment de l'argent et le financement du terrorisme, ont constaté que le développement rapide des nouveaux moyens de paiement associés aux nouvelles technologies tend à offrir des outils de plus en plus sophistiqués permettant de blanchir le produit de l'argent du crime tout en préservant l'anonymat des transactions.
La réunion a invité l'UEMOA, la CEMAC et l'Union des Comores, chacune à son niveau, à prendre des dispositions pour mettre sur pied une législation contre le blanchiment de l'argent d'ici la fin de l'année en cours. « Tout retard en la matière est susceptible de pénaliser le développement des économies de la zone, notamment celui des marchés financiers, et de donner un signal négatif à la communauté internationale », ont souligné les ministres.
Dans l'objectif de renforcer la coordination dans la lutte contre le blanchiment des capitaux, certains pays ont commencé à dresser les listes des institutions qui, proclament-ils, se livrent à de telles activités, et à les communiquer à d'autres membres de la zone franc.
Le ministre de l'Economie et des Finances du Cameroun, Meva'a Meboutou, a révélé que les noms et les coordonnées des personnes morales ou physiques qui se livrent à cette pratique ont été mis à la disposition des banques dans son pays. « Ces banques doivent suivre les opérations financières de certains hommes d'affaires qui essaient d'exploiter la place camerounaise pour blanchir l'argent sale », a-t-il expliqué lundi, dans une conférence de presse conjointe avec M. Josselin.
Les questions abordées par M. Josselin à la conférence de presse avaient trait à l'avenir du franc CFA qui, a-t-il annoncé, ne sera pas dévalué à la suite du remplacement du franc français et d'autres monnaies européennes par l'euro. Le passage à l'euro n'a pas affecté la solidité du franc CFA, a-t-il affirmé.
M. Josselin a également réaffirmé la volonté de la France à continuer à soutenir l'Afrique. Paris est le principal bailleur de fonds de l'aide bilatérale aux pays membres de la zone franc. Les 2,02 milliards d'euros qu'elle leur a versés en l'an 2000 représentent près de 42 pour cent du total de l'aide publique au développement bilatérale qu'ils ont reçue la même année.
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