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L'UE "déplore" l'absence d'opposition dans les élections présidentielles

L'Union européenne (UE) a déclaré qu'elle "déplorait le faible niveau de participation des partis de l'opposition au cours du processus électoral [présidentiel] ainsi que le retrait de plusieurs candidats quelques jours avant le scrutin" en République du Congo (RC).

Dans une victoire largement majoritaire, Denis Sassou-Nguesso a été élu président de la République du Congo pour un nouveau mandat de sept ans, après avoir remporté 89 pour cent des suffrages le 10 mars dernier. C'est la première fois que M. Sassou-Nguesso est élu à la présidence, une fonction qu'il s'était d'abord appropriée par la force en 1979 jusqu'en 1992, puis de nouveau en 1997 jusqu'à ces élections de mars.

L'ancien premier ministre André Milongo, considéré comme le principal rival de M. Sassou-Nguesso, s'était retiré de la course présidentielle le 8 mars, dénonçant des malversations. Il avait exhorté ses partisans à boycotter les élections tout en les invitant à ne pas avoir recours à la violence. Aucun des six autres candidats à la présidence n'a obtenu plus de 3 pour cent de voix.

Para ailleurs, l'ancien président Pascal Lissouba, qui a vaincu M. Sassou-Nguesso lors des dernières présidentielles en 1992, et l'ancien premier ministre, Bernard Kolelas, avaient été exclus des élections conformément à la nouvelle constitution qui stipule que tout candidat doit avoir résidé au moins deux ans dans le pays avant de se présenter. Les deux politiciens, qui vivent en exil à l'étranger, ont été jugés et condamnés par contumace pour des crimes soi-disant commis durant la guerre civile qui a ravagé le pays pendant les années 90.

Dans un communiqué publié mercredi, l'UE a enjoint au gouvernement congolais "d'adopter des mesures correctives afin d'assurer une meilleure organisation des prochaines élections parlementaires". Elle a réitéré son appel au gouvernement et aux partis de l'opposition pour intensifier et maintenir le dialogue national, soulignant qu'elle restait "prête à assister les autorités congolaises dans toute initiative visant à renforcer l'état de droit, le respect des droits de l'homme et à consolider le processus de démocratisation dans le pays."

L'Union européenne avait envoyé en RC une mission d'observation des élections du 22 février au 15 mars. S'appuyant sur les conclusions de la mission, l'UE a déclaré qu'elle "attirerait l'attention du gouvernement congolais sur les problèmes constatés dans l'organisation et la conduite des élections présidentielles, notamment la difficulté pour le public d'accéder aux textes électoraux, l'absence de contrôle sur les changements apportés aux listes électorales, la distribution tardive des bulletins de vote, le manque de clarté dans la division des tâches entre la commission électorale nationale et l'administration, et l'accès limité de certains candidats aux médias nationaux".

Le communiqué de l'UE a également précisé que les pays d'Europe centrale et de l'est associés à l'Union européenne, les pays associés tels que Chypre, Malte et la Turquie, et les pays de l'AELE, membres de l'espace économique européen, s'étaient alignés sur cette déclaration.

L'Economist Intelligence Unit (EIU) a également critiqué les élections, déclarant le 12 mars dernier: "Le refus du gouvernement d'établir un comité électoral indépendant chargé de contrôler les élections indique clairement que le président Sassou-Nguesso était résolu à conserver le pouvoir par tous les moyens; en même temps, une grande partie de la population est prête à accepter cette situation en échange de la paix, jugeant des résultats électoraux faussés préférables à un gouvernement non reconnu par la communauté internationale ou pire, à une nouvelle fragmentation du pouvoir militaire."

En dépit de ses critiques, l'UE a indiqué que les élections "avaient été l'occasion pour le peuple congolais d'exprimer son désir de paix et son rejet de la violence." Elle s'est félicité du "calme et de l'engagement du peuple congolais", notant que "le processus démocratique qui vient tout juste de naître et qui, espère l'UE, continuera de s'épanouir, constitue l'une des conditions essentielles à une paix durable et au développement du pays dans un contexte de stabilité politique, garantissant le libre exercice des droits civiques et des libertés fondamentales."

M. Sassou-Nguesso, âgé de 59 ans, a pris le pouvoir pour la première fois en 1979 à la faveur d'un coup d'Etat militaire. Suite à son échec face à M. Lissouba en 1992, il s'est de nouveau emparé du pouvoir en octobre 1997, avant les élections qui devaient l'opposer à son ancien rival. M. Sassou-Nguesso a été confronté à son tour à une rébellion initiée en 1998 par des milices fidèles à MM. Lissouba et Kolelas. La guerre civile a déplacé jusqu'à un tiers des 3,1 millions d'habitants et a causé la mort d'environ 10 000 personnes. Des accords de cessez-le-feu ont été signés par toutes les parties à la fin de 1999.

La RC, un pays riche en pétrole et voisin de la République démocratique du Congo, est une ancienne colonie française qui a gagné son indépendance en 1960.



This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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