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Les déplacés du Sud-Kivu ont des "besoins urgents"

International Alert, une organisation de résolution des conflits sise à Londres, a averti que les personnes déplacées dans la région de Fizi, au Sud-Kivu, dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC), ont grandement besoin d'assistance.

Il s'agit approximativement de 20 000 personnes déplacées aux alentours de Baraka, à environ 80 km au sud d'Uvira, sur la rive du lac Tanganyika, avec des concentrations plus réduites en direction du nord, le long de la rive, a indiqué à IRIN mercredi Bill Yates d'International Alert.

Les combats intenses dans la région de septembre à décembre de l'année dernière entre les troupes du Burundi, du Rwanda et du groupe rebelle Rassemblement congolais pour la démocratie (RCD), et les troupes gouvernementales de la RDC, appuyées par des combattants de la milice Maï Maï, ont déplacé jusqu'à 30 000 personnes, a-t-il précisé. Cependant, près du tiers de ces personnes sont retournées chez elles.

Beaucoup de personnes vont rester déplacées au moins jusqu'au mois de mai ou juin de cette année car elles ont planté des cultures et attendent la prochaine récolte avant de se déplacer une nouvelle fois, a indiqué M. Yates. "Elles rechignent à abandonner l'investissement qu'elles ont fait. Leur récolte est tout ce qu'elles ont", a-t-il ajouté.

La localité de Baraka n'est plus qu'un paysage ininterrompu de maisons en ruine et sans toits, où se sont réfugiées beaucoup de familles récemment déplacées de l'intérieur de Fizi, toujours selon M. Yates. Les occupants originaux des lieux ont fui, principalement vers la Tanzanie, comme réfugiés.

En décembre 2001, une centaine de cas de choléra a été signalée dans la région, avec un taux de mortalité de près de 50 pour cent. L'épidémie a été jugulée grâce à l'envoi de sérum depuis Uvira par l'agence d'aide internationale Action contre la faim (ACF), mais "une nouvelle épidémie, majeure" voit le jour à Kazimia, à environ une vingtaine de km au sud de la péninsule d'Ubwari, a ajouté M. Yates.

A l'heure actuelle, il n'y a pas de médicaments disponibles pour lutter contre cela, a-t-il remarqué.

Le paludisme semble endémique - à cause de la présence de moustiques en bordure du lac - et la malnutrition est également "répandue", particulièrement chez les jeunes enfants, d'après International Alert.

Des graines ont été fournies par ACF et ceci, conjugué aux pluies actuelles, a conduit à mettre en évidence la nouvelle plantation du manioc et des autres cultures de subsistance. Toutefois, "il n'existe pas d'autre preuve qu'aucun approvisionnement humanitaire a atteint Baraka ou aucun autre endroit à Fizi durant les deux années écoulées", a affirmé l'organisation dans un rapport d'évaluation.

[voir http://www.international-alert.org/fieldwork/secrpt_kivu.htm]

Les besoins les plus urgents sont la nourriture et les médicaments de base, suivis des produits non alimentaires, des outils agricoles et - dans une plus grande mesure - de fournitures vétérinaires et de graines, a-t-il indiqué.

"Il existe une fausse appréhension parmi les agences d'aide que Baraka est un endroit extrêmement dangereux à atteindre, ce qui est absolument absurde", a commenté à IRIN M. Yates.

Les structures locales, notamment les chefs, les associations féminines et les chefs de l'église, ont judicieusement formé une Commission conjointe pour la paix et sont convenus de garanties mutuelles de sécurité, ce qui a ouvert les routes et les marchés, qui étaient fermés depuis près de quatre ans, d'après l'évaluation de l'agence.

International Alert a informé qu'elle a effectué trois visites à Baraka et à Bibogoboko - une région comprenant dix villages ou plus - à Fizi depuis décembre 2001, la dernière ayant eu lieu en février.

"La sécurité générale dans la région a été renforcée au cours des huit derniers mois par les progrès remarquables accomplis dans les négociations de paix au niveau communautaire entre les Babembe et les Banyamulenge (les deux grandes ethnies de la région), a-t-il expliqué.

"Ce micro processus de paix qui se déroule entre des anciens antagonistes améliore la situation générale en matière de sécurité", a ajouté M. Yates. "C'est la meilleure garantie pour les agences d'aide que des interventions internationales sont possibles".

Le Bureau de l'ONU de coordination des affaires humanitaires (BCAH/OCHA) a indiqué à IRIN vendredi qu'il s'apprêtait à aider quatre organisations locales à établir une série de places de marché dans des points stratégiques de la région, afin d'aider au rapprochement des communautés Babembe et Banyamulenge.

Un avant-projet est attendu avant la fin mars, et des réunions se tiendraient en avril, a informé Jean Charles Dupin, principal conseiller humanitaire.

"Si ce projet pilote marche, nous espérons que d'autres agences travailleront avec ces organisations locales. De cette manière, nous pourrons les aider à aller de l'avant", a-t-il ajouté.



This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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