1. Accueil
  2. West Africa
  3. Sierra Leone

Le RCD se dit prêt à remettre Moliro à la MONUC

Le groupe rebelle soutenu par le Rwanda, le Rassemblement congolais pour la démocratie (RCD), qui a capturé samedi le port de Moliro, au sud-est de la RDC, s'est dit prêt à remettre la ville entre les mains de la mission des Nations Unies en RDC (MONUC), afin de relancer le dialogue intercongolais.

La délégation du gouvernement congolais a quitté les négociations jeudi 14 mars, déclarant qu'elle suspendait sa participation au dialogue, qui se déroule actuellement à Sun City, en Afrique du Sud, tant que l'ordre ne serait pas restauré à Moliro et que les Rwandais et le RCD ne respecteraient pas le cessez-le-feu.

Le secrétaire-général du RCD, Azarias Ruberwa, a indiqué samedi à l'agence d'information AFP que les rebelles "annonçaient en principe un cessez-le-feu" à partir de samedi soir. "Nous faisons cette concession pour que le gouvernement n'ait plus de prétexte pour bloquer le processus de paix," a-t-il dit.

Lundi, le RCD a annoncé à la radio RTNC qu'il était prêt à se retirer de Moliro, situé sur le Lac Tanganyika, dans la province de Katanga, au sud-est de la RDC, si les conditions suivantes étaient réunies: Moliro doit être remise "entre les mains de la MONUC" qui devra veiller à l'application du cessez-le-feu et protéger les habitants de la ville; le gouvernement de Kinshasa doit s'engager à ne plus lancer d'attaques sur la ligne de front, en particulier dans les environs de Moliro; il doit cesser son soutien aux groupes armés combattant dans l'est de la RDC; et il doit retirer toutes les forces armées congolaises positionnées dans l'est du pays.

Le dialogue intercongolais, qui a commencé le 25 février, est bloqué depuis que les délégués du gouvernement ont quitté jeudi la table des négociations, accusant le Rwanda et son allié le RCD d'avoir violé le cessez-le-feu en attaquant Moliro.

Le Rwanda a affirmé n'avoir joué aucun rôle dans cette offensive, après que l'ambassadeur français auprès des Nations Unies, Jean-David Levitte, eut informé le Conseil de sécurité de l'ONU que 10 000 troupes rwandaises étaient impliquées. Le RCD a également démenti toute participation des forces rwandaises dans cette attaque.

Selon les termes de l'accord de paix de Lusaka signé en 1999, la ville de Moliro (un important point stratégique) est considérée comme une position défensive du RCD. Cependant, en mai 2001, des troupes du gouvernement congolais, appuyées par des milices du Rwanda et du Burundi, se sont emparées de la ville après que les rebelles l'eurent abandonnée pour des raisons de logistique.

Le secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan, s'est déclaré samedi "très inquiet" à l'annonce de l'attaque sur Moliro. M. Annan a indiqué dans un communiqué que les Nations Unies "déploraient" la capture de la ville, qui a eu lieu en dépit des appels répétés du Conseil de sécurité de l'ONU à cesser tous les combats dans la région. "Le secrétaire général a ordonné à la mission de l'ONU en RDC [MONUC] d'aider au désengagement et au retrait immédiat de toutes les forces militaires en présence dans cette ville et dans d'autres zones contestées du sud-est," a indiqué le communiqué. "En conséquence, la MONUC se tiendra prête à déployer ses observateurs militaires dans ces zones, en fonction des garanties de sécurité accordées," a-t-il ajouté.

Le porte-parole de la MONUC, Hamadoun Toure, a indiqué lundi à IRIN qu'une mission d'observateurs avait été dépêchée samedi à Moliro mais qu'elle n'avait pas pu entrer dans la ville en raison des combats. Lundi après-midi, la MONUC attendait toujours la permission du RCD pour envoyer une autre mission d'observation. M. Toure n'a pas pu commenter lundi sur la question de savoir si des troupes rwandaises avaient participé aux affrontements de Moliro. Il a indiqué que des négociations étaient en cours pour trouver "une solution à long terme au problème de Moliro" mais qu'il était trop tôt pour dire si la MONUC y déploierait ou non des troupes.

Dans le même temps, le gouvernement congolais et les rebelles se sont accusés mutuellement d'avoir provoqué des attaques dans l'est du pays.

Le ministre congolais des affaires étrangères, Léonard She Okitundu, a accusé samedi les troupes rwandaises d'avoir lancé d'autres offensives à l'est, les avertissant qu'elles représentaient une grave menace pour le dialogue intercongolais. "Depuis le 14 mars, des bataillons rwandais sont entrés sur notre territoire à Bukavu," a-t-il affirmé.

Le porte-parole du RCD, Lola Kisanga, a indiqué à l'AFP que les soldats de son mouvement avaient repoussé une attaque des forces de l'armée régulière au sud de Bukavu, à Kitutu, dans la province du Sud-Kivu.

Afin de trouver une solution diplomatique à cette impasse, le président sud-africain Thabo Mbeki s'est entretenu avec le président rwandais Paul Kagamé et d'autres chefs d'Etat impliqués dans le conflit en RDC, a rapporté lundi la BBC.

Le facilitateur du dialogue, Ketumile Masire, a aussi envoyé deux émissaires en visite diplomatique dans la région, a indiqué la BBC. Les envoyés se rendront au Rwanda, au Zimbabwe, en Ouganda, en Angola, en Namibie, en Zambie, et en RDC, et devront rendre compte de leur voyage avant le 24 mars.



This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

Partager cet article

Get the day’s top headlines in your inbox every morning

Starting at just $5 a month, you can become a member of The New Humanitarian and receive our premium newsletter, DAWNS Digest.

DAWNS Digest has been the trusted essential morning read for global aid and foreign policy professionals for more than 10 years.

Government, media, global governance organisations, NGOs, academics, and more subscribe to DAWNS to receive the day’s top global headlines of news and analysis in their inboxes every weekday morning.

It’s the perfect way to start your day.

Become a member of The New Humanitarian today and you’ll automatically be subscribed to DAWNS Digest – free of charge.

Become a member of The New Humanitarian

Support our journalism and become more involved in our community. Help us deliver informative, accessible, independent journalism that you can trust and provides accountability to the millions of people affected by crises worldwide.

Join