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Le gouvernement quitte la table des négociations

Jeudi les délégués du gouvernement de la République démocratique du Congo (RDC) ont quitté les négociations pour le dialogue intercongolais qui se déroule actuellement à Sun City en Afrique du Sud, affirmant que le Rwanda et le mouvement rebelle qu'il soutient, le Rassemblement congolais pour la démocratie (RCD-Goma), avaient violé le cessez-le-feu en vigueur en RDC.

Des forces de l'armée rwandaise et du RCD ont commencé jeudi après-midi à attaquer des troupes du gouvernement positionnées dans le port de Moliro, sur le Lac Tanganyika, a fait savoir le ministre de la sécurité nationale, Mwenze Kongolo. "Le gouvernement a décidé de suspendre sa participation au dialogue intercongolais," a-t-il dit, "jusqu'à ce que le Rwanda et le RCD ordonnent à leurs soldats de quitter Moliro."

C'est la deuxième fois que le gouvernement accuse ses adversaires d'attaquer Moliro pendant ces négociations. Le 28 février, le gouvernement congolais a annoncé un cessez-le-feu unilatéral autour de la ville après que des combats dans la région eurent menacé de mettre en danger les pourparlers du dialogue, qui s'était ouvert trois jours plus tôt.

Moliro, situé à l'est de la RDC, est l'un des quelques ports du Lac Tanganyika encore contrôlés par le gouvernement. Le Rwanda et le Burundi ont par le passé accusé le gouvernement d'utiliser le port pour envoyer des groupes rebelles combattre contre leurs régimes.

Parallèlement, le porte-parole du RCD, Kin Kiev Mulumba, a accusé le gouvernement d'attaquer des positions du RCD dans plusieurs secteurs du pays. Interrogé sur les raisons pour lesquelles ces faits n'avaient pas été signalés plus tôt, M. Mulumba a répondu que les positions du RCD étaient assaillies jour après jour. Il n'a pas voulu commenter sur la question de savoir qui avait provoqué la dernière offensive, mais il a indiqué que le RCD avait repris le port de Moliro depuis une dizaine de jours.

"Selon les accords du cessez-le-feu, la ville nous appartient," a-t-il dit. "A notre avis, ce n'est pas la véritable raison du départ du gouvernement des négociations. Maintenant que Robert Mugabe a gagné les élections au Zimbabwe, le gouvernement se croit plus fort et pense pouvoir quitter le dialogue."

La mission des Nations Unies en RDC (connue sous son acronyme français MONUC) n'a pu ni confirmer ni démentir ces allégations. Elle a cependant signalé des mouvements de troupes à Pepa, à environ 120 kilomètres au nord-ouest de Moliro, où les forces du gouvernement ont affirmé avoir été attaquées par le RCD.

Les 350 délégués du dialogue répartis en plusieurs commissions se sont entretenus toute la semaine mais les discussions progressent lentement. Jeudi, M. Kongolo a rapporté que le débat de la commission de défense s'était heurté à la question de la formation d'une armée nationale, car d'un côté le gouvernement pense que les armées existantes doivent être unifiées tandis que les rebelles veulent la création d'une nouvelle armée.

Le secrétaire général du Mouvement pour la libération du Congo (MLC), Olivier Kamitatu, a déclaré jeudi qu'il faudrait sans doute trois ans pour mettre en place une armée, en tenant compte de son recrutement et de sa formation. Le recrutement s'avère une étape nécessaire car plusieurs guérillas et jeunes congolais qui ne font pas partie des forces existantes souhaiteraient s'enrôler dans la nouvelle armée, a-t-il précisé.

Par ailleurs, le président du Conseil de sécurité de l'ONU, Ole Peter Kolby s'est déclaré "profondément préoccupé" par les informations relatives aux attaques sur Moliro, selon un communiqué émis jeudi. Le Conseil a exigé l'arrêt de tous les combats et a appelé toutes les parties à régler leurs différends par la négociation.

Une délégation de haut niveau du Conseil de sécurité sera envoyée dans la région des Grands Lacs début mai, afin de "donner un nouvel élan aux processus de paix qui s'enlisent" en RDC et au Burundi, a annoncé jeudi l'ONU.



This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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