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Aucun lien entre le paludisme et le réchauffement de la planète

La prévalence accrue de paludisme au Kenya, en Ouganda, au Rwanda et au
Burundi n'est pas liée au réchauffement de la planète, affirme le journal scientifique 'Nature'.

Dans un article publié jeudi, Simon Hay de l'Université d'Oxford explique
que la résistance aux médicaments ou l'incapacité des systèmes de santé à
suivre le rythme de la croissance démographique sont plus vraisemblablement les véritables facteurs de l'augmentation du taux de paludisme en Afrique de
l'est. Les efforts en matière de santé publique devraient se concentrer
essentiellement sur ces deux facteurs, a-t-il insisté.

" Etablir des liens simplistes entre le réchauffement de la planète et les
incidences de maladies locales pourrait conduire à prendre de mauvaises décisions, " a déclaré l'équipe de chercheurs dirigée par M. Hay.

" On a hélas suivi cette tendance et gaspillé des ressources qui auraient pu
servir à mieux apprendre à contrôler cette maladie transmise par les
moustiques, " a déclaré Paul Reiter, un expert dans les maladies transmises
par les insectes à l'Ecole de santé publique de Harvard, cité par Nature. "
Mettons de côté les beaux discours et commençons à rechercher de façon
objective les véritables facteurs de cette nouvelle flambée de la maladie. "

Le paludisme tue entre un et deux millions d'Africains par an. Dans les
régions ayant fait l'objet d'une étude par les chercheurs, son incidence a
fortement augmenté en vingt ans, et, dans certains cas, a quintuplé, selon
Nature.

En simulant sur ordinateur les conditions climatiques de quatre pays situés en altitude, respectivement le Kenya, l'Ouganda, le Rwanda et le Burundi entre 1911 et 1995, l'équipe de M. Hay a constaté qu'il n'y avait pas eu de changements climatiques importants. Les pays situés en altitude étant plus sensibles aux changements climatiques, les chercheurs avaient sélectionné
ces quatre pays dans le cadre de leur étude.

" Le climat n'a pas changé, il n'est donc pas responsable de l'augmentation
du paludisme, " a indiqué M. Hay.

Néanmoins, Jonathan Patz, qui étudie les relations entre le climat et la
santé à l'Université John Hopkins à Baltimore, remet en question les
conclusions de l'équipe de M. Hay, indique Nature. Il a indiqué que le
réchauffement climatique concernait l'Afrique et le fait que l'équipe de M.
Hay avait étudié les évolutions du climat sur une période plus longue que
la période sur laquelle elle avait étudié les évolutions de la maladie
l'avait peut-être induit en erreur dans son analyse.

" Je pense qu'il y a un décalage entre les résultats et les conclusions de
ce rapport, " a indiqué M. Patz, ajoutant qu'on ne sait pas encore si les changements climatiques ont influencé l'évolution de la maladie.

Le paludisme a été éradiqué aux Etats-Unis et dans l'ensemble de l'Europe
pendant la première moitié du XXème siècle après les changements introduits
dans l'utilisation des sols, les pratiques agricoles, la construction des habitations et le contrôle ciblé des vecteurs.

Avec le développement de l'insecticide DDT, un programme mondial
d'éradication a été mis en ouvre dans les années 50 et 60, qui a remporté un
grand succès en Inde, au Sri Lanka et dans l'ex-Union soviétique. Ce succès
n'a pas duré, en raison des coûts élevés du programme et de la plus grande résistance des vecteurs de la maladie au DDT.

D'autre part, aucun effort soutenu n'a été consenti pour contrôler la
maladie en Afrique subsaharienne.

L'échec du programme mondial, associé à l'élimination de la maladie dans la
majeure partie de l'Europe et aux Etats-Unis, a entraîné une perte d'intérêt pour son éradication totale de la planète, entre le début des années 70 et la fin des années 90. Seuls trois médicaments sur 1 223 mis au point entre 1975 et 1996 étaient des antipaludéens, selon Nature.

On a cependant assisté, ces cinq dernières années, à un regain d'intérêt
prononcé pour le paludisme dans les pays riches, a ajouté le magazine. Pour
le seul continent africain, la population à risque s'élève à 500 millions de personnes, un chiffre en rapide augmentation.

[L'article du magazine Nature " Link between climate and malaria broken ",
est affiché sur www.nature.com]


This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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