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L’ancien Premier ministre se réfugie auprès des Nations Unies

 [Bissau] Ousted prime minister Carlos Gomes Junior now seeking refugee at the United Nations in Bissau. PAIGC
Moins d’une semaine après l'assassinat de l'ex-chef d'état major de la marine, l’ancien premier ministre Carlos Gomes Junior s’est réfugié dans les locaux des Nations Unies à Bissau, la capitale, après avoir fait l’objet d’un mandat d’arrêt délivré par le gouvernement.

« L’UNOGBIS [la mission des Nations Unies en Guinée Bissau] s’emploie, en collaboration avec les autorités locales, à résoudre le problème à l’amiable », a affirmé mercredi le bureau d’appui des Nations Unies pour la consolidation de la paix en Guinée-Bissau.

Les récents événements qui ont secoué la Guinée-Bissau sont les signes de l’instabilité qui prévaut actuellement dans ce petit pays pauvre et ravagé par une année de guerre civile, qui a pris fin en 1999. Cela fait sept ans que les Nations Unies ont mis en place leur bureau pour la consolidation de la paix.

Carlos Gomes Junior, qui est également le chef de l’ancien parti au pouvoir, le Parti africain pour l'indépendance de la Guinée Bissau et du Cap-Vert (PAIGC), a dernièrement déclaré, sur les ondes d’une radio publique, que le Président Joao Bernardo "Nino" Vieira était impliqué dans l’assassinat de l'ex-chef d'état major de la marine, Mohamed Lamine Sanha.

Suite à cette déclaration, Carlos Gomes Junior a fait l’objet d’un mandat d’arrêt délivré par le gouvernement.

Le 4 janvier dernier, Mohamed Lamine Sanha a été abattu par balles par des hommes armés non identifiés, à quelques mètres de son domicile. A l'annonce de sa mort, des émeutes ont éclaté, durant le week-end, dans les rues de Bissau. Les forces de sécurité ont ouvert le feu sur la foule faisant au moins un mort et plusieurs blessés, selon les témoins.

« Carlos Gomes Junior veut juste essayer de déstabiliser le pays », a dit Bernado Gomes, le porte-parole du Président, à la radio privée Radio Pindjiguiti. Selon lui, les allégations formulées par M. Gomes Junior ne sont que des « mensonges ».

Carlos Gomes Junior, un banquier et homme d’affaires, est le principal rival du Président Joao Bernardo Nino Vieira, qu’il considère comme un « bandit et mercenaire ».

L’ancien Premier ministre n’a pas reconnu les résultats des élections de 2005 qui portèrent au pouvoir M. Vieira. Il a occupé le poste de Premier ministre de mai 2004 à novembre 2005, avant d’être limogé par le Président.

« Je m’inquiète de la tournure des événements », a confié l’un des chefs des partis de l’opposition, qui a déclaré mercredi, avec d’autres personnalités publiques, avoir reçu des menaces de mort.

Ainsi, l’atmosphère politique semble se détériorer en Guinée-Bissau. Mohamed Lamine Sanha s’était lui-même plaint de menaces de mort. Il était considéré comme l’héritier déclaré de l’ancien général Ansumane Mané, qui avait renversé Nino Vieira, en mai 1999, pendant la guerre civile.

M. Sanha avait été placé en détention provisoire, en août dernier, après avoir été accusé de fomenter un coup d’Etat. Suspecté d’organiser un putsch, Ansumane Mané a été assassiné en 2000.

Dans une déclaration rendue publique mercredi, le gouvernement a condamné le meurtre de M. Sanha et s’est engagé à arrêter les auteurs du crime. Divers groupes de la société civile ont annoncé vouloir organiser une manifestation massive pour dénoncer la violence et l’insécurité qui prévalent dans le pays.

Dans son dernier rapport de synthèse sur le travail accompli par l’UNOGBIS, l’ancien Secrétaire général des Nations Unies, Kofi Annan, a indiqué que la reconstruction du pays demeurait fragile.

Selon lui, les chefs politiques doivent prouver aux bailleurs de fonds et aux autres partenaires économiques qu’ils peuvent faire passer les intérêts nationaux avant leurs intérêts personnels, et régler leurs différends de manière pacifique.

Le Fonds monétaire international (FMI) envisage de dépêcher une mission en Guinée-Bissau, ce mois-ci, afin d’étudier des mesures d’aide d’urgence. En novembre dernier, les bailleurs de fonds s’étaient engagés, à Genève, à débloquer 262 millions de dollars américains en faveur de la Guinée-Bissau, sur les 538 millions initialement prévus.

Les droits de licence pour la pêche et les exportations de noix de cajou n’ont pas été à la hauteur des prévisions annoncées, ainsi le gouvernement a enregistré de maigres recettes au cours des derniers mois.

ab/om/dh/cs/cd/ail

This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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