« Le risque de surpoids et d’obésité augmente au fur et à mesure que la femme vieillit : 70 pour cent des femmes âgées entre 40 et 49 ans présentent une surcharge pondérale ou sont obèses », ont indiqué les résultats d’une étude menée dernièrement par le Comité national chargé de l’évaluation de la vulnérabilité (VAC en anglais) du ministère de la Santé.
En outre, environ un tiers des femmes âgées entre 30 et 39 ans souffrent de surpoids ou d’obésité.
L’étude, qui portait sur environ un millier de foyers swazis, s’est concentrée sur les femmes et les enfants. Sept cents femmes, qui n’étaient pas enceintes, ont ainsi participé à cette étude, et ont été classées selon qu’elles étaient considérées en surcharge pondérale, car présentant un indice de masse corporelle (IMC) supérieur à 25, ou obèses car leur IMC dépassait le seuil de 30.
L’IMC permet d'estimer la quantité de masse grasse et musculaire de l'organisme. Il se calcule en divisant le poids corporel (en kg) par la taille (en mètre) au carré (kg/m2). Une personne dont l’IMC est compris entre 18,5 et 24,9 est considérée comme étant en bonne santé.
A Lubombo, dans l’est du Swaziland, une région sévèrement touchée par la sécheresse depuis 2001, et dans la région australe de Shiselweni, également en proie à la sécheresse, deux pour cent des femmes souffrent de malnutrition.
Compte tenu d’une série de sécheresses et de l’impact du VIH/SIDA sur la main d’œuvre agricole, près d’un quart de la population swazie, estimée à un million d’habitants, dépend d’une forme d’aide humanitaire : d’après les Nations Unies, le taux de prévalence du VIH/SIDA au sein de la population swazie âgée entre 15 et 49 ans s’établit à 34,2 pour cent, soit le taux le plus élevé du monde.
L’apparente contradiction entre l’insécurité alimentaire et l’obésité peut être en partie attribuée aux coutumes locales, selon Samuel Ndwandwe, un physiothérapeute basé à Manzini, une ville commerciale située à 35 kilomètres au sud-est de Mbabane, la capitale.
« En vieillissant, les femmes et les hommes swazis prennent du poids. C’est dans les gènes, ils grossissent pour pouvoir survivre à la prochaine famine. C’est également devenu une mode, les gens pensent qu’être gros est un signe de bonne santé », a expliqué Samuel Ndwandwe.
Selon l’anthropologue Hilda Kuper, pendant des siècles, grossir était considéré comme un moyen de résister aux périodes de pénuries alimentaires.
En outre, jusqu’à récemment, la population swazie grossissait au début de l’été, avant le début de la période de soudure, où les réserves alimentaires accumulées lors de la récolte précédente s’épuisent.
Selon la tradition, c’est à 40 ans que les hommes et les femmes swazis deviennent les chefs de la communauté. D’après les résultats de l’étude menée par le VAC, c’est aussi à cet âge que les cas d’obésité chez les femmes augmentent, mais actuellement, l’espérance de vie au Swaziland ne s’élève plus qu’à 33 ans à cause de l’impact de la pandémie de VIH/SIDA.
L’obésité dont souffrent les trois quarts de la population qui ne vivent pas dans des régions touchées par les pénuries alimentaires, a entraîné une augmentation des « maladies de riches », comme le diabète et les maladies cardiaques.
Alors que bien des adultes mangent plus qu’à leur faim, les enfants swazis sont eux, en règle générale, malnutris, a indiqué l’enquête.
Dans le cadre de l’étude du VAC, 1 200 enfants âgés entre 0 et 59 mois ont été pesés. Les données obtenues ont été ensuite comparées à celles enregistrées chez des enfants en bonne santé.
Selon les résultats, 29 pour cent des enfants souffrent de malnutrition modérée, 39 pour cent sont atteints de malnutrition sévère et les garçons courent plus de risques que les filles de souffrir de malnutrition.
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