« Chaque jour, des réfugiés arrivent à la frontière tchadienne », a expliqué un agent du HCR à N’djamena, la capitale. L’agence s’empresse de transférer vers ses camps du sud du Tchad les quelque 200 Centrafricains qui traversent quotidiennement la frontière, a souligné l’agence dans un communiqué publié le 21 février.
A en croire certains réfugiés centrafricains, les soldats de l’armée de l’armée régulière de la RCA s’en prennent aux civils qu’ils soupçonnent d’être liés aux groupes rebelles, et au moins 50 civils auraient ainsi été tués depuis le début du mois de février, a indiqué le HCR.
Les nouveaux réfugiés racontent des attaques quotidiennes menées contre les populations par des groupes armés, des rebelles et des soldats de l’armée dans le nord de la RCA – une zone de non droit longtemps en proie à la violence et où des autorités régionales ont lancé il y a quelques mois des opérations militaires conjointes pour tenter d’y rétablir la sécurité.
« Beaucoup de réfugiés disent avoir fui les attaques des militaires centrafricains contre les civils que les forces gouvernementales soupçonnent de soutenir les groupes rebelles », a révélé le HCR. Les réfugiés parlent également d’attaques contre les villages au cours desquelles les groupes rebelles ont pillé le bétail et la nourriture des villageois et enrôlé de force des jeunes gens.
Dans certaines régions du nord de la RCA, les agences humanitaires de l’ONU et les organisations non gouvernementales sont absentes en raison de l’insécurité qui règne dans ce pays dont l’histoire a été émaillée de conflits et de coups d’état.
Même si le HCR n’est pas en mesure vérifier les récits des réfugiés, l’agence « les prend très au sérieux car ils corroborent ceux que nous ont déjà racontés d’autres réfugiés », a affirme le du HCR.
Avec la dernière vague de réfugiés, ce sont près de 15 000 ressortissants centrafricains qui ont trouvé refuge au Tchad depuis juin 2005 et qui rejoignent les 30 000 autres qui vivent depuis 2003 dans les camps gérés par le HCR.
Le HCR envisage d’ouvrir un quatrième camp dans la région, les trois camps existants – dont l’un a été ouvert en décembre – fonctionnant déjà à la limite de leurs capacités.
Mais les ressources disponibles sont également limitées. Et selon la porte-parole du HCR, Ginette LeBreton, l’afflux continu de réfugiés représente un poids financier important. « Nous sommes inquiets, car cela pèse lourdement sur notre budget ».
Le mois, le HCR se plaignait déjà des faibles moyens dont disposait l’agence pour poursuivre ses opérations au Tchad, où plusieurs agences de l’ONU prennent également en charge plus de 200 000 réfugiés soudanais hébergés dans les camps implantés dans l’Est du pays.
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