Dans le communiqué du conseil des ministres de mercredi, le gouvernement ivoirien de transition a annoncé la mise en place d’un nouveau plan visant à la réouverture des écoles dans la moitié nord du pays coupé en deux depuis un coup d’état avorté de septembre 2002.
Professeurs, magistrats, infirmières et bon nombre de fonctionnaires ont quitté leurs emplois dans le nord après le déclenchement de la guerre civile et se sont descendus dans le sud, sous contrôle gouvernemental, où le règlement des salaires des fonctionnaires de l’administration et du service public n’a jamais été interrompu.
Depuis le début du conflit, les écoles de la région nord du pays - qui compte quelque six millions d’habitants - ont continué à fonctionner grâce à l’aide de professeurs bénévoles, mais elles n’ont pu organiser les examens de fin d’année des élèves car elles n’avaient l’autorisation du ministère de l’éducation.
« Le plan proposé permettra de démarrer la rentrée scolaire le 1er mars 2006 et d’organiser les examens scolaires 2003/2004 et 2004/2005 selon un programme s’étalant du 23 février au 29 mars 2006 », a indiqué le communiqué du conseil des ministres.
En Cote d’Ivoire, l’année scolaire débute généralement en octobre, et les examens se déroulent en juin.
En 2004, les examens de fin d’année scolaire 2003/2004 des 72 243 élèves de la région nord étaient prévus le 10 novembre, mais ont été annulés à la dernière minute, en raison d’une recrudescence des combats.
En 2005, 93 845 élèves du nord du pays avaient payé les droits d’inscription aux examens à la direction des examens et concours de l’Etat ivoirien, mais Michel Amani N’Guessan, le ministre de l’Education de l’époque, avait annulé les examens, invoquant des raisons de sécurité pour les fonctionnaires qui devraient se rendre en territoire rebelle pour superviser les examens.
A ce jour, ce sont 8 776 candidats au baccalauréat, 23 715 au Brevet d’études du premier cycle (BEPC) et 60 140 au Certificat d’études primaires et élémentaires (CEPE) qui attendent de passer leurs examens en zone sous contrôle rebelle.
Le sort des écoliers du nord de la Cote d’Ivoire a été un point de friction dans les pourparlers de paix, et les rebelles des Forces nouvelles ont vivement critiqué le gouvernement du président Laurent Gbagbo pour leur refus d’autoriser la tenue des examens. Selon les rebelles, il s’agit là d’un « génocide culturel ».
Un nouveau gouvernement de transition, dirigé par Charles Konan Banny, a été mis en place en décembre. La communauté internationale a chargé le nouveau premier ministre de d’appliquer la feuille de route de l’ONU pour rétablir la paix dans le pays.
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