Une étude sur l'évolution des prix des denrées de première nécessité effectuée en début d’année par la Direction nationale du commerce et de la concurrence (D.N.C.C), a indiqué que les prix moyens de certaines denrées ont connu jusqu’à 65 pour cent d’augmentation, entre janvier 2004 et janvier 2005.
Ainsi, en début d’année, pour se procurer un kilogramme de riz, les résidents de Bamako, la capitale malienne, devaient débourser en moyenne 269 FCFA (54 cents américains) contre 232 FCFA (46 cents) un an auparavant à la même période.
Mais ce sont les céréales produites sur le marché local telles le mil, le sorgho, le maïs, qui ont connu les plus fortes hausses au niveau national. Celui du mil a augmenté de 33 pour cent, passant à 97 FCFA (20 cents). Le sorgho a grimpé de près de 50 pour cent, passant à l02 FCFA (21 cents). Le maïs pour sa part a connu un renchérissement de 65 pour cent, atteignant l09 FCFA (22 cents).
Pour Mary Diallo, Coordinateur du Système d'Alerte Précoce (SAP) du gouvernement, ce sont principalement les faibles pluies et les nuées de criquets pèlerins enregistrés au cours de la dernière campagne agricole qui ont fait chuter la production agricole, et provoqué la hausse vertigineuse des prix.
Le Ministère malien de l’agriculture a estimé, cette semaine, que la production céréalière du pays avoisinerait 2,8 millions de tonnes cette année, contre 3,3 millions lors de la campagne précédente.
Pour Hamidou Fofana, vendeur de céréales dans la périphérie de Bamako, le renchérissement des prix est essentiellement dû à la hausse du prix de l’essence et, par ricochet, du prix des transports, passé entre Gao et Bamako de 11 000 CFA à 14 000 CFA en quelques mois.
Près de 70 pour cent des 11 millions de maliens vivent en dessous du seuil de pauvreté, estime la Banque mondiale.
Une enquête nationale sur la vulnérabilité des populations effectuée par le SAP en début d’année a conclu que 101 communes, totalisant une population de 1 150 000 habitants risquent de connaître une période de soudure plus précoce et plus dure que d'habitude. Mopti abrite la plus grande partie de ces communes, suivie par le département désertique de Tombouctou, puis celui de Kayes.
La situation s’est détériorée depuis le mois d’octobre dernier, où le gouvernement avait identifié 83 communes vulnérables. Le gouvernement avait alors fait distribuer gratuitement plus de 9000 tonnes de céréales, soulageant ainsi les populations de ces départements.
« Aujourd'hui, la situation est alarmante », a déclaré à IRIN, la Commissaire à la Sécurité Alimentaire, Mme Lansry Nana Yaya Haïdara.
Pour venir en aide aux populations des régions sinistrées, les autorités maliennes ont recommandé en début de semaine la distribution gratuite de près de 21 000 tonnes de céréales, soit le tiers du stock national de sécurité et la poursuite des ventes de céréales subventionnées.
L’Etat sahélien ne dispose cependant pas des moyens pour faire face à la crise et a exhorté les bailleurs de fonds à apporter aider le gouvernement à financer les actions prévues, a ajouté Haidara.
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