«Une bataille est gagnée dans la lutte contre la pandémie du sida : la réduction de la dépendance de notre pays vis-à-vis de l'extérieur en matière de médicaments", a dit la ministre gabonaise de la Santé, Paulette Missambo, lors de l'inauguration de l'usine samedi à Owendo, dans la banlieue de la capitale gabonaise Libreville.
"Cette usine constitue une réponse appropriée aux besoins en médicaments d'autres pays de la CEMAC", a ajouté Missambo.
Quelque 30 millions d'individus vivent dans les pays de la Cemac dont sont membres le Gabon, le Cameroun, le Congo, la Guinée Equatoriale, la Centrafrique et le Tchad.
Les principaux médicaments qui seront fabriqués par cette unité pharmaceutique soulageront notamment du paludisme, de la tuberculose et du sida. Six combinaisons antirétrovirales (ARV) seront commercialisées au profit des trois millions de séropositifs qui vivent en Afrique centrale.
Le prix des tests de dépistage et des ARV qui améliorent les conditions de vie des personnes qui vivent avec le VIH/SIDA, a considérablement chuté au Gabon. Les ARV ne coûtent qu'entre quatre et dix dollars par mois, contre 800 à 1 000 dollars avant avril 2003, date à laquelle le gouvernement gabonais a mis en place un fonds de solidarité thérapeutique d'environ trois millions de dollars destiné à aider les 38 000 séropositifs du pays.
La solidarité thérapeutique prend également en charge les maladies opportunistes qui se développent sur des organismes affaiblis par le virus.
Selon le ministère de la Santé, les médicaments contre le paludisme seront fabriqués à base d'Artemisia Annua, une plante originaire de la Chine et du Viêt Nam qui permet de contourner les résistances aux médicaments dérivés de la quinine et de la chloroquine.
Environ 15 millions de cas de paludisme ont été soignés en 2003 grâce à une trithérapie fondée sur l’artemisinine qui, en trois jours, anéantit le parasite.
L'usine, réalisée par le groupe belge Propharex et entièrement financée par le Gabon à hauteur de 647 000 dollars, sera gérée par la Société gabonaise de fabrication de médicament (Ogafram).
Le Brésil, un pays qui produit déjà des antirétroviraux pour les pays en développement, envisage d'accroître les transferts de technologies afin de permettre au Gabon de bénéficier des compétences requises pour fabriquer des médicaments à grande échelle, a précisé le ministère de la Santé.
Selon la dernière étude sentinelle réalisée en 2003, le taux de prévalence est en hausse dans ce petit pays de 1,2 millions d'habitants, où 8,1 pour cent de la population adulte vit avec le VIH/SIDA.
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