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Le chef des miliciens Ninjas lance une campagne de collecte d’armes dans le Pool

Pour mieux contrôler sa milice et renforcer la sécurité nationale, l’ancien chef rebelle du Conseil national de la résistance (CNR), Frédéric Bitsangou, a lancé lundi dernier une campagne de collecte des armes en circulation dans son fief, le département du Pool en République du Congo.

«Cette opération n’est pas à confondre avec le DDR (Désarmement Démobilisation et Réinsertion ) qui relève de la responsabilité du gouvernement de la République », a déclaré Bitsangou, alias Pasteur Ntumi, qui a quitté la localité de Loukouo pour lancer sa campagne à Vindza.

Bien que la durée de l’opération n’a pas été communiquée, la campagne se déroulera simultanément dans les 14 districts du département. Elle vise à renforcer la sécurité vise et à encourager les personnes déplacées à rentrer chez elles.

Le district a été le théâtre de violents combats pendant les guerres civiles de 1998 et de 2002 et continue de subir les exactions des miliciens ninjas de Bitsangou et de certains éléments des Forces armées congolaises.

Au cours de la cérémonie marquant le lancement de la campagne, dix-huit fusils ont été remis symboliquement à Bitsangou qui a demandé aux miliciens de tous les districts du département de répondre favorablement à son appel et de restituer leurs armes. Bitsangou a par ailleurs indiqué qu’il ne ménagerait aucun effort pour que cette campagne soit un succès.

«Les armes ne circuleront plus à partir de ce jour à Vindza et partout ailleurs dans le Pool» a-t-il affirmé. «Nous allons stocker les armes qui seront ramassées et voir comment nous allons travailler avec le gouvernement».

Bitsangou a mis sur pied une commission et a demandé à Luc Koussala, un de ses lieutenants, de superviser cette campagne. Les ex-combattants ninjas des autres localités du Pool ont participé au lancement de la campagne et ont exprimé leur désir de contribuer à l’instauration d’une paix durable dans le département du Pool.

Cette initiative de Bitsangou s’inscrit dans l’esprit des engagements qu’il avait pris avec le gouvernement de respecter l’accord de cessez-le-feu et de cessation des hostilités signé le 17 mars 2003.

L’accord prévoyait une cessation des combats, la collecte de toutes les armes, la restauration de l’autorité de l’État dans le département du Pool, la libre circulation des personnes et des biens, le redéploiement de la force publique dans le Pool et la poursuite du processus électoral.

Par ailleurs, Bitsangou s’était engagé à «contribuer à la consolidation de la paix et de la sécurité dans le département du Pool».

Depuis la signature de l’accord, le Pool vit une situation de «ni guerre ni paix». Faisant le point sur les engagements pris par les parties, un an après la conclusion de l’accord, le ministre en charge de la coordination de l’action gouvernementale, Isidore Mvouda, a indiqué que le gouvernement avait respecté ou tenu ses engagements à 90%, mais que le CNR n’avait rien respecté.

Au cours de la campagne de collecte à Vindza, Bitsangou a également invité le gouvernement à engager des pourparlers avant la tenue d’élections partielles au Pool.

Les élections n’ont pas pu se tenir dans le département en 2002 à cause du climat d’insécurité. En raison du calme relatif qui y règne actuellement, le gouvernement souhaite organiser des élections partielles dans huit circonscriptions du département.

«Sans compromis avec le CNR, pas d’élections partielles dans le Pool», a déclaré Bitsangou, qui a invité le gouvernement à organiser au préalable une campagne de recensement des populations et à délivrer des actes de naissance gratuits aux enfants du Pool.

Les engagements du 17 mars 2003 entre les deux parties prévoyaient également que Bitsangou quitte le maquis pour s’installer à Brazzaville.

Pour accélérer le processus de paix dans le Pool, le gouvernement et le CNR ont lancé en janvier 2004 une opération visant à désarmer, démobiliser et réinsérer les ex-combattants dans la société. Cette opération concernait 1 000 ex-combattants.

Selon le CNR, quelque 50 000 de ses ex-combattants du Pool attendent leur réinsertion.

L’Union Européenne (UE) s’était engagée à financer ce programme de réinsertion à hauteur de 953 663 dollars à condition que chaque ex-combattant restitue au moins une arme. En avril 2004, aucune arme n’ayant été restituée, l’UE a décidé de suspendre son financement.


This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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